Masoandro, de la fibre au photovoltaïque : ces nouveaux installateurs

Pour répondre à la demande croissante de main d’œuvre dans les métiers de l’installation de centrales photovoltaïques, les développeurs français ont souvent fait appel à de la main d’œuvre issue des pays de l’Est. Aujourd’hui, la très louable initiative Masoandro, premier réseau national des solutions EnR, a pour ambition de faire appel à de la main d’œuvre locale, issue essentiellement des métiers de la fibre. Pour une reconversion pertinente et intelligente vers le photovoltaïque ! Un beau challenge.   

« Depuis 2006, notre équipe a développé et construit plus de 1500 centrales solaires photovoltaïques. Nous avons pu constater que les problèmes récurrents que nous subissions étaient souvent liés à des délais ou des difficultés consécutives à la construction. Nous avons même limité notre développement commercial et administratif pour rester en phase avec notre capacité à construire et à faire construire. Forts de cette expérience, nous avons décidé de nous doter d’une puissance d’installation sans équivalent en fédérant le premier réseau national d’installateurs qualifié ». Stéghane Gilli est aux commandes, en tant que président, de ce nouveau réseau national d’installateurs qui porte le nom de Masoandro.  Ex patron de CapSud repris depuis par Voltalia, Stéphane Gilli est le nouveau boss de CevennesOne-Energy, un développeur pour compte de tiers, institutionnels ou particuliers, qui emploie une dizaine de salariés et opère 4 à 5 MW d’implantations solaires chaque mois. Il est donc à ce titre en recherche permanente d’installateurs de modules solaires.

Une connexion intelligente pour des métiers finalement assez proches

Et Stéphane Gilli d’avoir trouvé la solution par sérendipité relationnelle. Aujourd’hui, la France est « fibrée ». Les dirigeants des métiers de la fibre via l’association France Sous-Traitance ont chiffré la perte sèche d’emplois dans les mois à venir près de 33  000, passant de 40 000 à 7 000 salariés. Bercy et Matignon s’en sont émus et ont convoqué les acteurs de la fibre pour leur conseiller « de se rapprocher des professionnels du photovoltaïque » dixit Bruno Lemaire. Une connexion intelligente pour des métiers finalement assez proches, avec des câbles à tirer et des habilitations et des agréments souvent similaires comme le travail en hauteur ou les bornes de recharge (IRVE). Il y a quelques semaines, suite à ces rendez-vous ministériels, Stéphane Gilli reçoit un coup de fil providentiel de son conseil parisien du temps de Cap Sud, Dolidons Partner, Avocats, qui vient de rencontrer une entreprise de la fibre TP MG Energies filiale de SCMA GROUP, en reconversion photovoltaïque, managée par Laïla Costa Pereira. Ni une, ni deux, il contacte la jeune entrepreneuse, conscient qu’une synergie pertinente est à mettre en place entre TP MG Energies et CevennesOne-Energy pour livrer des installations clés en mains. Et peut-être plus encore… pour répondre à la supplique maintes fois entendue de la bouche de l’ensemble des développeurs solaires : « Recherche désespérément installateurs qualifiés et compétents » !

Rendre le plus vite possible ces néo-salariés du solaire opérationnels

De cette rencontre naîtra Masoandro, une entreprise qui fédère ces entreprises de la fibre en reconversion vers le solaire. A ce jour, une quarantaine de sociétés qui maillent remarquablement la France – c’est une chance – ont d’ores et déjà payé leur adhésion à Masoandro dont Stéphane Gilli a pris la présidence et Laïla Costa Pereira, la direction générale. Certaines sont mêmes devenues actionnaires. Le défi est de taille pour rendre le plus vite possible ces néo-salariés du solaire opérationnels, entre les formations, le passage des Quali-PV et l’obtention des assurances décennales. Mais les choses se mettent en place. Le centre de formation AXUN dans le Sud-Est s’est mis au diapason formant nombre de ces néophytes du solaire. Stéphane Gilli a également mis la main à la pâte en structurant une formation dans le Gard. Accueillis dans des chambres d’hôtes, les stagiaires s’exercent sur une grange dotée de bac acier pour le B to B et une pool-house tuilée pour le B to C. Aujourd’hui, près de 250 salariés sont entrés dans le cursus. Et ils sont attendus sur le marché. CevennesOne Energy fait partie des impatients. « Nous venons de signer avec Nicolas Hotte, DG de BCM Energy, un contrat de 5 MW pour la fin d’année et un autre de 10 MW, les deux en autoconsommation, pour 2023. Les équipes de Masoandro, accompagnées par nos techniciens experts anciens de Cap Sud, feront le job, jusqu’à  la réception du chantier » se réjouit Stéphane Gilli qui espère pas moins de 700 salariés formés fin 2023 au sein de ce nouveau réseau national. Une aubaine pour la filière solaire qui a plus que jamais besoin de ressources humaines de qualité pour atteindre ses objectifs ambitieux !

 

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