L’Espagne au bord d’un nouveau black-out : de l’incapacité à synchroniser les données de capteurs en temps réel

Le réseau électrique espagnol (REE) vient de réclamer en urgence une modification de ses procédures pour pouvoir intervenir plus rapidement en cas d’oscillations de tension, afin d’éviter des déconnexions en cascade comme celles qui ont plongé la péninsule dans le noir en avril dernier. Cette demande n’est pas anodine. Elle traduit une réalité : le réseau ne manque pas de puissance, il manque de réactivité. Autrement dit, le danger ne vient plus de la production, mais de l’incapacité à traiter et synchroniser les données de capteurs en temps réel. Coupables désignées, les énergies renouvelables ne sont en rien responsables de ces black-out potentiels.

« Dans un système aussi tendu, quelques secondes de retard dans la détection d’une surtension peuvent suffire à enclencher une réaction en chaîne. Sans flux de données instantané, impossible de stabiliser le réseau, de basculer sur une source de secours ou d’activer les productions conventionnelles en renfort des énergies renouvelables » analyse Niki Hubaut, Country Leader France chez Confluent. L’Espagne illustre ici un basculement mondial : nos infrastructures critiques sont devenues des systèmes de données avant d’être des systèmes physiques. Capteurs IoT, centrales, relais, sources renouvelables… tout émet des signaux, mais tant que ces signaux ne circulent pas instantanément, le pilotage reste aveugle.

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