L’augmentation des prix du carbone rend les EnR de plus en plus compétitives selon une étude de l’Institut Fraunhofer

L’analyse du coût actualisé de l’électricité est sans équivoque. Les énergies renouvelables y tirent nettement leur épingle du jeu face aux centrales électriques conventionnelles en raison de la hausse des prix du CO2. Enfin serait-on tenté de dire ! Il en va de la survie de pans entiers de l’humanité et l’urgence se précise…

Des chercheurs de l’Institut Fraunhofer pour les systèmes d’énergie solaire ISE ont présenté la dernière édition de leur étude sur le coût actualisé de l’électricité (LCOE) des centrales électriques renouvelables. La cinquième édition de l’étude analyse les coûts actuels et prévoit l’évolution future des coûts jusqu’en 2040 sur la base des taux d’apprentissage et des scénarios de marché spécifiques à la technologie. « Les centrales éoliennes et solaires en Allemagne ont des coûts de LCOE nettement inférieurs à ceux des centrales électriques conventionnelles. En raison de la hausse du prix des certificats de CO2, la compétitivité des coûts, même des centrales au charbon et au gaz existantes, diminuera encore dans les années à venir », indique le projet chef Dr Christoph Kost.

 

Le LCOE du photovoltaïque varie de 3,12 à 11,01 €Cent/kWh

 

En raison de l’intensification des actions menées pour protéger le climat, les coûts d’exploitation des centrales électriques conventionnelles augmentent. Dans le même temps, les coûts actualisés de l’électricité, notamment pour les centrales photovoltaïques, ont continué à baisser depuis la publication des résultats de la dernière étude en 2018. Actuellement, le LCOE du photovoltaïque varie de 3,12 à 11,01 €Cent/kWh, selon les le type d’installation et le rayonnement solaire, et les coûts spécifiques de l’installation varient de 530 à 1600 €/kWc, selon le type d’installation.

Les systèmes photovoltaïques avec stockage par batterie représentent un marché en croissance dans le système énergétique allemand et ont donc été inclus pour la première fois dans l’étude. Aujourd’hui, le LCOE des systèmes hybrides PV-batterie varie de 5,24 à 19,72 cents €/kWh. Cette large fourchette de coûts est due à la grande différence de prix des différents systèmes de batteries. Le stockage par batterie apporte une valeur ajoutée en contribuant à la sécurité d’approvisionnement ainsi qu’en stabilisant les courbes d’alimentation, ou de décharge de la batterie, pendant les périodes de forte demande énergétique.

 

Prévision du coût actualisé de l’électricité (LCOE) jusqu’en 2040

 

Avec de nouvelles avancées technologiques, le LCOE des systèmes photovoltaïques, y compris ceux montés sur le toit, et des éoliennes dans des endroits venteux sera nettement inférieur au LCOE moyen de toutes les centrales électriques à combustibles fossiles d’ici 2040. Les prévisions montrent qu’en 2040, le LCOE sera compris entre 3,58 et 6,77 centimes d’euros/kWh pour les petits systèmes de toiture et entre 1,92 et 3,51 cents d’euros/kWh pour les systèmes photovoltaïques au sol. À partir de 2024, le LCOE devrait être inférieur à 10 cents €/kWh pour tous les systèmes photovoltaïques (hors stockage par batterie). D’ici 2040, les coûts du système devraient tomber en dessous de 350 €/kW pour le PV au sol et se situer entre 615 et 985 €/kW pour le PV à petite échelle. En 2030, le coût de la production d’électricité à partir d’un système de batterie PV devrait être moins cher que celui d’une centrale électrique à cycle combiné. En 2040, même les petits systèmes de batteries photovoltaïques devraient atteindre un LCOE compris entre 5 et 12 centimes d’euros/kWh

 

D’ici 2030 De nouvelles installations photovoltaïques et éoliennes moins chères que les centrales électriques conventionnelles existantes

 

Dans l’étude, l’équipe de recherche de Fraunhofer ISE a également comparé le LCOE des nouvelles centrales électriques renouvelables avec les coûts d’exploitation des centrales électriques conventionnelles existantes. Les prévisions montrent qu’en 2021, les LCOE des énergies renouvelables sont au même niveau que les coûts d’exploitation des centrales électriques conventionnelles, voire inférieurs. Jusqu’en 2030, cependant, les coûts d’exploitation de toutes les centrales électriques à combustibles fossiles existantes continueront d’augmenter fortement, avec des prévisions prévoyant un prix du CO2 supérieur à 100 €/t en 2030. « Cette augmentation des coûts signifie un marché très dynamique pour les nouvelles centrales d’énergies renouvelables, car les entreprises préfèrent investir dans de nouvelles centrales électriques renouvelables plutôt que de supporter ces coûts d’exploitation élevés. Cependant, il est nécessaire de s’assurer une superficie et une capacité de centrale suffisantes pour l’éclosion de nouvelles centrales éoliennes et photovoltaïques », conclut Christoph Kost.

 

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