Idées reçues sur l’évaluation des effets du développement des EnR en matière d’émissions de gaz à effet de serre

Combien de fois avons-nous entendu cet argument péremptoire lors des débats sur l’énergie et le développement des EnR en France : « Vous savez, ce n’est pas la peine de faire des EnR dans le pays puisque notre électricité est déjà décarbonée grâce au nucléaire ». Péremptoire certes, mais surtout fallacieux. Et c’est un très sérieux rapport du groupe public RTE qui le dit. Pour obtenir une évaluation des émissions évitées grâce à la production éolienne et solaire, RTE a simulé ce que serait le fonctionnement du système électrique actuel sans ces installations. Cette étude, restituée dans le rapport technique du Bilan prévisionnel 2019, chiffre les émissions évitées à environ 22 millions de tonnes de CO2 par an (5 millions de tonnes en France et 17 millions de tonnes dans les pays voisins).

Dit autrement, si ces capacités n’avaient pas été développées et avec le reste du parc électrique actuel et inchangé, les moyens thermiques en France et en Europe auraient été davantage sollicités, conduisant à des émissions supplémentaires, notamment via des centrales au charbon et au gaz. Ce calcul permet d’évaluer les émissions évitées par le seul développement des capacités éoliennes et solaires, et non les réductions d’émissions liées à d’autres évolutions du secteur au cours des dernières années (évolution des prix des combustibles et du prix du CO2 sur le marché ETS, déclassement de certaines centrales, etc.). CQFD ! Dont acte.

 

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