En Afrique, les serviteurs de Dieu en appellent aux renouvelables

Le Symposium des Conférences Épiscopales d’Afrique et de Madagascar (SCEAM) affirme que la crise climatique est à la fois une urgence morale et écologique. Elle préconise d’accélérer les solutions climatiques mondiales en développant les renouvelables et en finançant le développement résilient et vert de l’Afrique.

 

L’Afrique subit des impacts disproportionnés – sécheresses, cyclones, inondations, désertification – alors qu’elle contribue le moins aux émissions mondiales. L’Église catholique en Afrique appelle à une action audacieuse, équitable et urgente pour garantir que les solutions climatiques soient menées par l’Afrique, ancrées dans les communautés et justes. Le SCEAM insiste sur le fait que l’Afrique ne doit pas se contenter d’être le destinataire d’agendas externes, mais doit être l’architecte à part entière de son avenir écologique. Les communautés rurales, riches en sagesse indigène, sont des laboratoires d’écologie intégrale et doivent tracer la voie vers le développement durable » confie Père Emmanuel Katongole, Conférence Laudato Si’ Afrique.
Promouvoir des approches fondées sur la nature et la technologie

L’Église soutient les énergies renouvelables, l’agriculture régénérative et les technologies appropriées qui protègent la biodiversité et respectent le patrimoine culturel. Les véritables solutions doivent intégrer l’équité sociale, la dignité humaine ainsi que la protection de la création, et non le profit à court terme ou les « fausses solutions » telles que les compensations nuisibles ou les projets extractifs. « Nous devons dépasser la mentalité qui consiste à sembler préoccupé sans pour autant apporter de changements substantiels. Nous ne faisons toujours pas face aux problèmes de manière directe, et les engagements pris sont faibles et difficilement tenus. Nous ne pouvons pas continuer à trouver des excuses ; ce qu’il faut, c’est du courage et de la détermination pour abandonner résolument les combustibles fossiles, adopter des sources d’énergie renouvelables et changer véritablement notre mode de vie pour le bien de notre maison commune » estimait déjà feu Pape François, dans son Laudate Deum (2023).

Développer les énergies renouvelables

Le SCEAM préconise d’investir dans des systèmes renouvelables décentralisés et communautaires, en particulier solaires, qui créent des emplois décents, autonomisent les femmes et les jeunes et réduisent la pauvreté énergétique tout en limitant les émissions de carbone. « L’avenir réside dans cette énergie renouvelable, à savoir les panneaux solaires » précise Cardinal Fridolin Ambongo, président du SCEAM. Dans la droite ligne des préconisations du GIEC selon lesquelles « il est essentiel d’investir dans les énergies propres et moderniser les infrastructures pour lutter contre la pauvreté énergétique en Afrique ». L’Église appelle les nations riches à rembourser leur dette écologique par le biais d’un financement climatique transparent, accessible et non générateur de dette. Les fonds pour les pertes et dommages et pour l’adaptation doivent être rapidement opérationnels, atteindre directement les communautés vulnérables et favoriser la résilience plutôt que la dépendance. « En tant que communautés catholiques d’Afrique, nous demandons aux dirigeants des nations et des institutions de reconnaître leur devoir moral et de s’engager à prendre des mesures urgentes et ambitieuses pour protéger notre maison commune et les plus vulnérables. Les retards et les demi-mesures ne font qu’aggraver les souffrances de nos populations et mettre en péril les générations futures. Tout accord doit inclure un financement pour les pertes et dommages, qui consiste à indemniser les pays qui subissent déjà les effets dévastateurs du changement climatique sans en être responsables. Il s’agit d’une question de justice et de solidarité avec les communautés les plus pauvres et les plus touchées » ont conclu les porte-paroles du  SCEAM.

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