Easyl mise sur le zinc pour stocker les énergies renouvelables

Diplômé de Grenoble INP – Phelma, Julien Thiel est aujourd’hui à la tête de deux entreprises, Easyl et Deasyl, deux start-up dédiées au stockage des énergies renouvelables et à la chimie verte. L’aventure commence lorsqu’en dernière année à Grenoble INP – Phelma, Julien Thiel effectue son projet de fin d’études au LEPMI (laboratoire d’électrochimie et de physicochimie des matériaux et des interfaces) pour la société Easyl, spécialisée dans la fourniture de technologies destinées au stockage d’énergie électrique. L’étude des propriétés électrochimiques des nitrures de titane en vue de les utiliser dans les batteries nickel/zinc lui est confiée. Le jeune ingénieur, une fois son diplôme en poche, est embauché.

Une alternative au lithium

Les batteries au zinc, qu’elles soient des systèmes Zn/Ni ou Zn/air, sont une réelle alternative aux batteries au lithium, qui s’inscrit dans une démarche de développement durable. Par rapport aux batteries lithium, elles présentent l’avantage de pouvoir être fabriquées à partir de matières premières abondantes, l’élément zinc étant le 4ème métal (en quantité) produit après le fer, l’aluminium et le cuivre.

Cependant, les perspectives économiques sont restées obstruées un temps par l’omniprésence des batteries au lithium. Mais après 10 ans d’errance et de doutes sur l’avenir de la technologie, les anodes de zinc reviennent sur le devant de la scène. Easyl, qui avait breveté un procédé industrialisable de production de poudre de nitrure de titane voit dans ce regain d’intérêt une nouvelle ouverture. Car le nitrure de titane, indispensable à la constitution de l’anode de zinc dont il représente 10 %, est le point faible de la technologie.

Un regain d’intérêt pour les batteries au zinc

Avec son procédé de fabrication bien moins énergivore et utilisant des produits moins coûteux que les procédés classiques, elle a une très belle carte à jouer sur ce nouveau marché. D’autant qu’elle dispose également d’un brevet protégeant un procédé de fabrication d’un autre composant de l’anode de zinc : le zincate de calcium, et d’un savoir-faire innovant pour architecturer cette anode. Tant et si bien qu’une filiale est créée en 2017 pour se consacrer à ce nouveau marché : Deasyl. Julien Thiel, fort d’un MBA effectué entre-temps, en prend la tête. « Nous travaillons avec la société zinium ZnR Batteries pour réaliser la preuve de concept d’une anode de zinc », explique le jeune dirigeant. Intéressé, EDF les suit de près. Parallèlement, le zincate de calcium pouvant être utilisé pour produire du biodiesel à partir de n’importe quelle huile, Deasyl se penche sur la valorisation d’huiles usagées par la production décentralisée de biocarburant. La collaboration historique avec l’Université de Malaga se poursuit dans cette perspective.

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