Retirer un certificat, c’est une première pour Certisolis ! Et cela tombe sur le fabricant chinois DMEGC qui se voit retirer quatre panneaux DM500 de la liste des modules estampillés TVA à 5,5%. DMEGC fait amende honorable et reconnaît son erreur. Une affaire qui va cependant contraindre Certisolis à durcir les règles et multiplier les « factory inspections » !
« Sur les près de 6000 certificats délivrés depuis 13 ans, il s’agit de la première fois que je retire un certificat.  Cela n’est donc pas anodin. L’erreur était indétectable. Je leur en veux ». Franck Barruel, CEO de Certisolis, ne cache pas son agacement devant cette erreur manifeste du groupe DMEGC qui est parmi celui qui compte le plus grand nombre de bilans carbone effectués à ce jour. Difficile dans ce cas de plaider la naïveté !
« Nous avons reconnu nos fautes, nous en sommes désolés »
L’information est venue de plusieurs sources. Grâce à ses experts et ses process pointus, Certisolis a ainsi pu confirmer un problème sur la traçabilité des produits et des composants au sein de certaines usines DMEGC. Après enquête, Certisolis n’a pas hésité à retirer la certification dans le respect de la législation. En termes de volumes de modules, 5 MW soit dix containers délivrés sur le marché français sont concernés. « Nous avons reconnu nos fautes, nous en sommes désolés. Notre désir est d’être totalement transparent. Nous avons certainement été trop vite pour sortir ces modules dans un marché très concurrentiel qui nous pousse. Nous allons réparer cela très vite et solliciter notre usine indonésienne. Nous allons déposer un nouveau dossier très vite. Mon objectif est que DMEGC sorte grandi de cette épreuve » confie Mehdi Boudal, directeur commercial France, Afrique et Moyen-Orient.
« Mon obsession est que l’industrie française et européenne du photovoltaïque s’en sorte »
Aujourd’hui, c’est la guerre à celui qui va le plus vite dans le business du solaire pour s’octroyer des parts de marché. « Dès qu’une opportunité se présente, les industriels se pressent, aux abois, pour coller au marché. L’Etat a aussi une part de responsabilité avec la filière en proposant cette certification pendant l’été. Il incite à la rapidité et aux malfaçons » poursuit Franck Barruel dont l’obsession est que « l’industrie française et européenne du photovoltaïque s’en sorte face à une concurrence extrêmement dure ». Suite à cette affaire DMEGC, Certisolis va désormais accentuer les contrôles. « Je vais contrôler tout le monde avec l’accord de la DGE (Direction générale des Entreprises. Nous allons rajouter des inspections d’usines en Chine et ailleurs. Nous allons tout faire pour protéger ce marché, qui plus est, dans le contexte du règlement européen pour une industrie « zéro net » NZIA (Net-Zero Industry Act) » confirme Franck Barruel.
Une nouvelle référence d’un fabricant chinois devrait sortir dans quelques jours
Dans ce marché du module éligible à la TVA à 5,5%, l’alsacien Voltec Solar rompu à l’exercice du bilan carbone, avait dégainé le premier avec quatre panneaux en conformité. Avec succès ! Suivi quelques jours à peine plus tard par DMEGC, puis Jinko avec un panneau également éligible. Une nouvelle référence d’un fabricant chinois devrait sortir dans quelques jours. Pour l’heure, Voltec Solar dispose d’un petit couloir de nage pour être prophète en son pays. De son côté DMEGC s’est rapproché de ses clients sur le terrain. « Nous allons les aider à passer ce moment difficile. Nous sommes à leur côté. Nous allons rembourser la différence de TVA entre 20 et 5,5%. Maintenant, j’espère pouvoir livrer des modules certifiés à la fin du premier trimestre 2026 » explique Medhi Boudal. A cette heure, aucun nouveau dossier DMEGC n’a été déposé…                      Â

