Dans la zone sud d’activités de Perpignan, des ombrières ont recouvert le parking de l’espace Agrosud, mitoyen de Tecnosud 1 et 2. Ces trois sites dédiés aux PME de l’agroalimentaire, du juridique, de la communication, de la recherche et de l’énergie vont pouvoir dès début janvier prochain se raccorder à une boucle locale d’énergie solaire. Une initiative citoyenne qui fait sens, au pied du Canigou baigné de soleil !
En cette fin novembre en début de matinée, une trentaine de chefs d’entreprise s’est donné rendez-vous dans un haut-lieu de la gourmandise perpignanaise, chez Olivier Bajard, meilleur ouvrier de France, qui a installé son atelier, son école international et sa pâtisserie éponymes sur le site d’Agrosud. L’objet de cette rencontre, au-delà de goûter aux douceurs concoctées par cet artiste de la confiserie des élégances, était surtout de s’informer sur le projet d’autoconsommation collective (ACC) porté par le bureau d’études Tecsol.
« Un projet d’intérêt général et de développement local »
Car l’autoconsommation collective, c’est avant tout une aventure humaine, des rencontres, du partage. Une autre idée de l’énergie… « C’est un projet collectif qui a été fait pour vous, un projet d’intérêt général et de développement local. C’est aussi une bonne affaire qui va vous permettre de disposer d’un prix stable de l’électricité pendant 40 ans dans un futur où les factures vont flamber sous l’effet du phénomène de l’IA très gourmande en énergie » assure, à ces chefs d’entreprises pressés d’en savoir plus, André Joffre, fondateur de Tecsol et président du pôle de compétitivité DERBI-CEMATER. Ce rendez-vous avec les entrepreneurs se voulait très pédagogique, très didactique. C’est un fait. L’ACC est un montage complexe qui nécessite de nombreuses connaissances techniques et juridiques. Alexandra Pocholle-Batlle, secrétaire générale de Tecsol et les ingénieurs du BE ont pour objectif de créer l’adhésion à ce projet, bon pour les factures, mais aussi bon pour la planète dans un département touché depuis plusieurs années maintenant par la sécheresse. Un projet d’ACC, ça s’explique, ça se travaille, comme un concept abscons qui ne demande qu’à se dévoiler et à séduire !
Une énergie solaire locale en circuits courts
Sur ce parking d’Agrosud, les ombrières solaires récemment construites et installées par des entreprises locales – Gonzalez pour la construction, Cegelec pour l’implantation électrique – développe une puissance d’un peu moins de 500 kWc sur l’ensemble du site qui est en capacité d’accueillir 4 MW. Ce n’est donc qu’un début. Aujourd’hui, la production est en injection totale au réseau à un tarif de 12 ctes d’euros le kWh et elle est totalement viable dans cette configuration. Dès le 1er janvier 2026 et grâce à une convention signée avec Enedis, les entreprises comprises dans un cercle de 1 kilomètre de rayon pourront profiter de cette énergie solaire locale en circuits courts sans changer de fournisseur. Autour d’une distribution équitable. Pour l’heure, 38 entreprises ont signé des lettres d’intention. « Deux niveaux d’engagement pour les entreprises qui désirent faire partie de l’aventure. Soit, en tant que consommatrice pure donnant droit à un tarif 10% inférieur à leur tarif actuel, soit en tant qu’investisseur/consommateur qui permet d’accéder là aussi à une baisse de tarif mais octroie, en sus, un droit de tirage prioritaire » précise Alexandra Pocholle-Batlle. Les réductions sur facture devraient se monter selon les projections et les usages des entreprises concernées entre 150 et 200 euros par an. Mais cette adhésion au projet solaire, c’est surtout la garantie d’une stabilité du tarif sur 30 à 40 ans sur une part non négligeable de sa consommation. Une adhésion pour ne pas insulter l’avenir…

