Alors que le premier ministre Sébastien Lecornu s’apprête à publier le décret de la troisième Programmation Pluriannuelle de l’Énergie (PPE3), le média Contexte a récemment publié une information relative à un possible moratoire sur les énergies renouvelables terrestres. Si cette piste a depuis été démentie par le premier Ministre dans une interview au Parisien, cette hypothèse, arrivant quelques mois après le blocage in extremis par l’Assemblée d’un tel moratoire, est un nouveau signal d’alerte dans une période de “surmédiatisation” des discours anti renouvelable. Décryptage d’Enercoop !
La tentation d’imposer un moratoire sur les énergies renouvelables terrestres, fusse le temps de réévaluer les soutiens publics dont elles disposent, est potentiellement dévastatrice pour plusieurs raisons :
- L’investissement dans les EnR est essentiel, la France étant déjà en retard par rapport à ses objectifs. Un tel moratoire viendrait aggraver la situation et enterrer d’avance les engagements fixés par la loi relative à l’accélération de la production des énergies renouvelables, dite loi « APER », promulguée en mars 2023, qui visait précisément à rattraper ce retard en simplifiant les procédures de déploiement des projets d’EnR.
- D’un point de vue économique, ce moratoire impacte directement les filières, et ce dans son intégralité : en 2021, les énergies renouvelables avaient généré 14,4 milliards d’euros d’investissements, permettant une croissance de la consommation d’énergie régulière – jusqu’à 15,4 % de la consommation d’énergie primaire en 2023.
- Ce serait également délétère sur le plan social : stopper les EnR, c’est saborder les emplois qui s’y rattachent, les EnR représentant 102 000 emplois directs en France.
- Ce moratoire ne serait rien d’autre qu’une “main tendue” au Rassemblement national, dans un sujet où, cela a été démontré, le programme du parti d’extrême droite est notoirement néfaste à la transition énergétique (et écologique).