VoltR lève 4 millions d’euros pour industrialiser le reconditionnement des batteries au lithium en Europe

La Deeptech angevine VoltR est la première entreprise à collecter et à reconditionner les batteries au lithium pour leur donner une seconde vie. Elle a pour ambition de créer une filière européenne pour répondre aux enjeux de décarbonisation et d’approvisionnement du secteur. Un sacré challenge !

VoltR, fabricant français de batteries reconditionnées, annonce une levée de fonds de 4 millions d’euros pour industrialiser son procédé de reconditionnement de batteries au lithium. Pour ce premier tour de table en Seed, la Deeptech basée à Angers a pu compter sur la participation, entre autres, de C4 Ventures, Exergon, Pays de la Loire Participations et Anjou Amorçage. Avec les fonds levés, VoltR va poursuivre les premières étapes du développement de l’entreprise, notamment l’optimisation des processus de reconditionnement, la Recherche & Développement et le recrutement de nouveaux talents. Un tour de table en série A est d’ores et déjà lancé et devrait être clôturé d’ici le quatrième trimestre 2024.

Répondre à des enjeux écologiques et de souveraineté européenne

La transition énergétique et industrielle et notamment l’électrification des usages entraînent une demande croissante de batteries. Cette tendance est stimulée d’une part par la transition de nombreuses technologies vers des systèmes électriques dans des secteurs tels que la mobilité et d’autre part par la croissance exponentielle de l’électronique grand public. En conséquence, l’industrie des batteries fait face à une augmentation significative de la demande. Or, la production de batteries lithium neuves nécessite des matières premières telles que le lithium, dont l’extraction est particulièrement énergivore et gourmande en eau.  Ainsi, l’empreinte carbone générée pour produire une batterie neuve est nettement supérieure (70% de CO2) à celle d’un produit arrivé en fin de vie et reconditionné. Par ailleurs, la quasi-totalité de l’approvisionnement européen en batteries provient d’Asie. En 2021, 1,7 millions de piles et batteries ont été mises sur le marché français selon l’Ademe et des milliers de tonnes de batteries partent au recyclage chaque année en dépit du fait qu’il est possible de leur donner une seconde vie. Alors que les projets d’investissements pour ouvrir des usines de batteries en Europe se multiplient, le continent jouit déjà d’un des plus gros gisements de lithium au monde à travers les stocks de batteries en fin de « première vie ». C’est pourquoi VoltR s’est donnée comme mission de maximiser la valeur des batteries en leur donnant un nouvel usage. Les ambitions de la Deeptech sont ainsi en accord avec le plan France 2030 dont l’objectif est de concilier réindustrialisation, souveraineté européenne et impératifs écologiques.

Des batteries reconditionnées aux performances égales voire supérieures aux produits neufs

Fondée en 2022, VoltR a développé des technologies et des procédés reposant sur l’intelligence artificielle qui permettent la caractérisation, la réaffectation des cellules, puis le remanufacturage des batteries. A partir de produits usagés qui conservent en moyenne 80% de leurs capacités de stockage, VoltR fabrique des batteries destinées à diverses filières. Répondant aux mêmes attentes que les batteries neuves en matière de qualité et de capacité, leur performance dépasse parfois celle des produits neufs. « Notre ambition est de structurer une filière européenne de seconde de vie des batteries lithium afin de limiter au maximum leur impact environnemental. Le plus grand gisement de lithium n’est pas enfoui dans les mines mais chez nous. VoltR souhaite exploiter tout le potentiel des batteries en fin de première vie pour favoriser la création d’une économie circulaire de la batterie en France et au niveau européen. », commente Alban Regnier, Président-fondateur de VoltR.

Des fonds destinés à la R&D et au développement d’une première usine pilote

VoltR a réalisé une levée de fonds en Seed d’un montant total de 2 millions d’euros. Cette levée a été effectuée auprès d’un groupe diversifié d’investisseurs, comprenant à la fois des business angels et des fonds. La jeune pousse a, entre autres, bénéficié du soutien de C4 Ventures et d’Exergon. VoltR a également reçu des fonds de Pays de la Loire Participations, d’Anjou Amorçage, ainsi que du réseau de CCI de la région. Enfin, parallèlement à la levée en equity, VoltR a sécurisé 2 millions d’euros supplémentaires sous la forme d’un mix de dette et de subventions. « L’activité de VoltR est tout d’abord vertueuse car elle est créatrice de valeur en relocalisant une partie de l’approvisionnement en batterie lithium en Europe. Et vertueuse pour l’environnement en réduisant les déchets, le gaspillage des ressources et l’empreinte carbone de la production. C’était une évidence pour nous de soutenir VoltR dans cette aventure dont le projet répond à des nombreux enjeux écologiques et industriels. », précise Pauline Colin, Principal chez Exergon. « Ces fonds sont principalement utilisés pour financer les activités d’amorçage de notre société, le développement de notre usine pilote, ainsi que la recherche et le développement de nos produits. Une part importante de ces fonds sera également dédiée au renfort de nos effectifs, afin de soutenir nos équipes dans la réalisation de nos objectifs stratégiques. » conclut Maxime Bleskine, Directeur général et co-fondateur de VoltR.

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