Tribune Libre /Bruno Lechevin, Président de l'ADEME

Dans le cadre des Assises Européennes de l’Energie qui se dérouleront du 24 au 26 janvier 2017 à Bordeaux, Bruno Léchevin, le président de l’Ademe livre une tribune très volontariste sur l’appropriation de l’énergie par les territoires.

« Avec pour ambition de nous conduire vers une société plus sobre en ressources et moins impactante sur le climat, la transition énergétique est avant tout une chance pour les territoires. C’est donc même, je crois, l’opportunité de remettre en lumière leurs atouts. C’est en effet à l’échelle du territoire que les politiques d’urbanisme, d’environnement, de transport, de logement, se combinent entre elles et entrent en interaction avec les préoccupations de santé, de qualité de vie, d’emplois, d’attractivité permettant de véritables approches transversales dans une logique de développement durable. Le territoire nous apparaît également comme un lieu de cohérence économique dans lequel, par exemple, des travaux de rénovation de l’habitat ambitieux permettront de maintenir, voire de créer des emplois locaux, et de générer des gains de pouvoir d’achat pour les ménages grâce aux économies d’énergie générées.

Autant de moyens qui peuvent être réinjectés dans l’économie du territoire. Et c’est bien entendu aussi un élément de cohérence sociale : le territoire constitue le bon niveau de proximité pour rechercher l’adhésion des populations et des acteurs économiques et accompagner les profonds changements de comportement nécessaires vers de nouveaux modes de vie et d’activités.

Mais pour prendre toute leur place dans la transition énergétique, les collectivités doivent se réapproprier leurs compétences et leurs capacités à gérer les flux et à aménager durablement leurs territoires. Cela passe en particulier par l’amélioration de la gouvernance de l’énergie. Il s’agira d’arriver à mieux conjuguer les atouts de notre système centralisé avec les dynamiques territoriales.

Je ne crois pas un seul instant qu’une plus grande coopération et de nouveaux partages des décisions entre le niveau central et le niveau territorial feraient exploser notre modèle français ou en remettraient en cause nos fondamentaux telle une péréquation équitable. Simplement, cela permettrait de tirer un meilleur parti des dynamiques locales, en valorisant mieux les potentiels de chacun et en pouvant concentrer les efforts sur les difficultés spécifiques de chaque territoire.

Réinvestir certaines compétences et assumer de nouvelles formes de gouvernance renforcent la nécessité de mieux distinguer, pour chaque sujet, le niveau stratégique d’orientation, d’impulsion et de coordination et le niveau opérationnel, depuis la maille régionale jusqu’à la maille communale. Oui, les territoires sont bien une chance pour la transition énergétique et écologique, dès lors qu’ils s’en saisissent pleinement, et ils nous en feront la démonstration à Bordeaux ! »
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