Théza, une commune du Roussillon pionnière en matière d’autoconsommation collective

Par volonté politique et en pionnière de la chose environnementale, la commune de Théza dans les Pyrénées-Orientales s’est lancée dans un projet d’autoconsommation collective. Elle est devenue à la fois producteur et consommateur d’énergie solaire via une installation photovoltaïque implantée sur la toiture de la salle polyvalente nouvellement construite. Reportage !

 

 « Au vu des augmentations permanentes des factures d’électricité, l’idée de produire de l’électricité avec notre beau soleil catalan s’est imposée à notre conseil municipal. Proche de François Moutte, notre adjoint aux finances, André Joffre, fondateur du bureau d’études, a fini par nous convaincre de nous lancer dans une installation d’autoconsommation collective. Avec une seule centrale solaire sur le toit de notre nouvelle salle polyvalente, il devient possible de réduire les consommations d’autres bâtiments municipaux. C’est extrêmement vertueux. Cette première expérience est extrêmement convaincante » s’enthousiasme Jean-Jacques Thibaut, maire de Théza.

 

7700 euros de factures d’électricité effacés par an

 

La toiture de la salle polyvalente de Théza a donc été équipée sur 361 m² de 216 modules photovoltaïques JA Solar de 300 Wc couplés à des onduleurs Huawei pour une puissance totale de 64,8 kWc. L’esthétique de l’installation est convaincante et apporte modernité à l’ensemble architectural.  La centrale devrait produire 73 MWh chaque année avec un taux d’autoconsommation d’environ 79% (58 MWh autoconsommés) ce qui permettra de couvrir environ 28% de la consommation de la salle polyvalente, 22% de celle du groupe scolaire ainsi qu’un certain pourcentage de la consommation des autres bâtiments municipaux concernés par cette opération d’autoconsommation collective. Doté d’un grand parking, la salle sera également bientôt pourvue d’une borne de recharge électrique pour recharger les véhicules de passage avec de l’électricité verte. De quoi optimiser l’autoconsommation in situ…

L’excédent attendu autour de 20% sera revendu à l’agrégateur Planète OUI au tarif de 4,5 centimes d’€ le kWh. Entre la consommation effacée au coût moyen de 16,65 centimes € le kWh et la revente des kWh solaires, 7700 euros de la facture d’électricité seront ainsi effacés dès la première année d’exploitation. Avec un investissement autour des 75 000 euros, le temps de retour brut est estimé à une dizaine d’années, et certainement moins, au vu des augmentations futures programmées des tarifs de l’électricité. Une rentabilité raisonnable pour une collectivité dont la politique énergétique s’inscrit dans le temps long.

 

Elargir le champ des possibles

 

Pour réaliser cette opération, la commune de Théza a dû mettre en place une structure juridique ad hoc, appelé Personne Morale Organisatrice. Dans le cas d’une municipalité comme Théza ou d’une collectivité, il est assez simple de mettre en place cette PMO, souvent sous statut d’association.   Seule la collectivité participe à l’opération. Le  financement  est  porté  par  la collectivité qui  profite  prioritairement  des  économies engendrées par l’autoconsommation, le surplus étant alloué aux sites gérés par la collectivité dans un cercle d’un kilomètre de rayon, et vingt kilomètres dans le cas d’une communauté de communes rurales. Ce type d’opération d’autoconsommation collective se révèle modulable et évolutive. En effet, il est possible d’ajouter à tout  moment  un  nouveau  consommateur  ou  un  nouveau  producteur  dans  une  opération d’autoconsommation collective via son entrée dans la PMO. Ainsi en va des projets de Théza désireuse d’élargir encore le champ des possibles. « Nous avons pour objectif d’aller plus loin encore, de ne pas en rester là. Nous avons déjà à l’étude trois nouveaux bâtiments municipaux qui pourraient accueillir de nouvelles installations solaires pour faire baisser davantage encore nos factures. Et même si charité bien ordonnée commence par soi-même, nous avons aussi la volonté de donner accès au surplus généré par cette énergie verte aux entreprises comme la coopérative Théza Fruit, très active en période estivale ou la clinique Du Pré mais aussi à la population de Théza » ajoute le premier édile. Le bureau d’études Tecsol est ainsi en train de plancher sur cette extension et d’analyser les structures. « Les prochaines centrales pourraient nous permettre de multiplier par près de 4 la production solaire actuelle avec plus de 273 MWh annuels. Qui plus est, la création d’un nouvel éco quartier pourrait être l’occasion d’initier un plus large périmètre pour optimiser localement notre projet d’autoconsommation collective. Jusqu’à, pourquoi pas créer une communauté d’énergie » conclut Jean-Jacques Thibaut.   

 

Encadrés

 

Une installation sous technologie digitale blockchain

 

Cette installation solaire en autoconsommation collective de la commune de Théza  bénéficie de la technologie de la blockchain développé par SunChain, filiale du bureau d’études Tecsol. Cette technologie digitale offre la possibilité d’une clé de répartition dynamique des consommations. La salle polyvalente consomme directement l’électricité produite en autoconsommation individuelle alors que le surplus est utilisé pour l’autoconsommation collective. Il est réparti au prorata des consommations des autres sites. Cette technologie d’avant-garde facilite grandement le comptage des électrons verts et leur répartition la plus pertinente. Le numérique en soutien de l’efficience de l’autoconsommation collective !

 

 

Les avantages de l’Autoconsommation Collective

 

Le principe d’autoconsommation collective rend l’énergie renouvelable accessible à tous et permet de participer à l’atteinte des objectifs climatiques des Accords de Paris en réduisant les émissions de CO2. Ces  projets  innovants  et  créatifs permettent de tirer le meilleur parti des énergies renouvelables, de fixer le prix de l’électricité dans le temps à l’aube des fortes augmentations attendues du kWh et ainsi de réduire la précarité énergétique des familles en forte hausse ces dernières années dans le cas par exemple de projets d’autoconsommation collective dans le parc social de logements.

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