Tesla lorgne sur SolarCity : éloge de la verticalité industrielle électrique et solaire ou coup de poker

Fabriquer des voitures électriques jolies, rapides et à forte autonomie, c’est bien. Penser à les alimenter avec de l’énergie renouvelable solaire, c’est encore mieux. Sur la foi de ce raisonnement, Elon Musk, fondateur de Tesla, désire s’accaparer SolarCity, une entreprise créée par ses cousins, dont il est le premier actionnaire de SolarCity. Un investissement stratégique sur fond de verticalité industrielle ! A la bourse Tesla a plongé, SolarCity a flambé. Principe des vases communicants !

Il y en a qui ont des rêves et d’autres, moins nombreux, qui les réalisent. Elon Musk fait partie de ceux qui font que les rêves deviennent réalité. Son obsession onirique actuelle : créer la première « société énergétique soutenable ». Pour ce faire, il a annoncé mardi 21 juin vouloir mettre la main « amicalement » sur SolarCity, l’installateur américain de panneaux solaires dont il est déjà actionnaire à hauteur de 20%, pour la modique somme de 2,8 milliards de dollars.

Une évidence

Dans un communiqué, l’entreprise Tesla a stipulé que ce rachat lui permettrait de devenir la seule société verticalement intégrée fournissant des produits énergétiques de bout en bout. Du photon à la voiture zéro carbone ! C’est une idée dont nous débattons et à laquelle nous pensons depuis des années, a confié Elon Musk. Pour l’homme d’affaires, cette opération relève de l’évidence notamment depuis le lancement par Tesla il y a un peu plus d’un an d’une offre de batteries stationnaires, le fameux Solar Wall stockant l’énergie renouvelable produite par les panneaux solaires au sein des maisons et des bureaux. SolarCity a d’ailleurs déjà vendu des batteries Tesla pour stocker l’électricité produite par ses panneaux solaires dans l’Etat d’Hawaï.

SolarCity en difficulté

Cependant une autre raison peut également expliquer cette volonté de rachat à savoir les difficultés actuelles de SolarCity qui souffre cruellement de la baisse des subventions à l’installation de panneaux. SolarCity est parti sur un nouveau business model qui n’a pas convaincu. Croissance en berne et cours de Bourse divisé par plus de trois en un an ont fait de SolarCity une société fragilisée. Est-il pertinent pour une société comme Tesla, déjà très gourmande en cash avec un développement tous azimuts de produits (Model 3) et d’usines et avec une rentabilité qui n’est pas attendue avant 2020, de se lancer dans l’entreprise ? Ses actionnaires ne le croient pas et l’information a d’ailleurs fait dévisser son cours de bourse de plus de 10% là où SolarCity regagnait plus de 20%. Elon Musk a annoncé qu’il ne participera pas au vote sur la fusion. Pas sûr donc qu’elle soit entérinée par les autres actionnaires, qui viennent de remettre 1,5 milliard de dollars dans Tesla valorisée 30 milliards de dollars. Alors « bulle électrique » ou stratégie bien pensée d’une verticalité industrielle incontournable, l’avenir le dira !

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