Réaction de Stéphane Maureau, PDG d’Evasol aux Etats Généraux du Solaire

Les Etats Généraux du Solaire Photovoltaïque ont présenté le 27 octobre dernier leur vision commune du solaire en France, à l’horizon 2020. Cette assemblée a permis de mettre en exergue les enjeux globaux et opportunités pour tous les acteurs concernés par cette filière d’avenir, actuellement malmenée en France. Stéphane Maureau, Administrateur du syndicat ENERPLAN, Vice-président de l’association APESI et Président de la société EVASOL, soutient les propositions présentées par les Etats Généraux du Solaire Photovoltaïque. Décryptage des différents points.

L’énergie photovoltaïque sera compétitive à moyen terme et atteindra la parité réseau en France d’ici 2016. Le marché mondial de l’électricité photovoltaïque continue de connaître une forte croissance et la France dispose déjà de nombreux atouts pour s’imposer sur le marché. Le soutien d’un marché national pendant quelques années n’est pas une finalité mais un moyen d’aider à l’émergence d’une industrie photovoltaïque française, qui pourrait être créatrice de plus de 100 000 emplois. Certes, nous sommes en période de récession budgétaire mais ce soutien gouvernemental est un investissement pour l’économie française.
Les Etats Généraux du Solaire (EGS) demandent donc aux Pouvoirs Publics de ne pas renoncer au soutien de la filière française, qui ne doit pas être perçu comme une dépense publique mais comme une opportunité !

Les propositions de Stéphane Maureau sur les divers sujets :

Relever à 20 GW l’objectif photovoltaïque 2020 inscrit dans la Programmation Pluriannuelle des Investissements (contre 5,4 actuellement) :
« A ce sujet, rappelons que l’Allemagne aura atteint cet objectif de 20 GW dès l’année prochaine et qu’en 2010 elle a produit 20 fois plus d’énergie solaire que la France bien que cette dernière bénéficie d’un ensoleillement bien plus favorable. »

Instaurer un mécanisme unique de soutien au marché : les tarifs d’achat :
« Le dispositif de soutien ne permet la naissance d’une industrie durable que s’il est stable dans la durée et donc rassurant pour les investisseurs. »

Adapter les tarifs d’achat de façon dynamique pour assurer une rentabilité correcte et non excessive des projets, tout en donnant de la visibilité à la filière :
« Il est normal que les tarifs du kilowattheure solaire baissent puisque l’industrie photovoltaïque tient ses promesses en faisant diminuer rapidement le prix des panneaux solaires. Si cette baisse est normale et légitime, elle doit être régulée de manière à donner de la visibilité, et non pas des à-coups comme ceux que la filière a connu ces dernières années. »

Régionaliser les tarifs d’achat pour piloter finement la rentabilité des projets du Nord au Sud de la France
« Si les tarifs d’achat sont les mêmes à Nice et à Dunkerque, le solaire ne se développera à court terme que dans l’extrême Sud de la France. Or, la baisse des prix des panneaux solaires est telle que le solaire sera rentable à court terme sur tout le territoire français. Il est donc légitime d’accompagner un marché photovoltaïque sur tout ce territoire et de soutenir davantage les zones moins ensoleillées. Sinon, lorsque nous arriverons à la parité réseau dans le Nord de la France, le solaire sera potentiellement compétitif, mais nous n’aurons développé aucun tissu d’installateurs locaux. »

Intégrer un mécanisme de bonification de l’autoconsommation au niveau des tarifs d’achat, pour préparer l’avènement de la parité réseau et alléger la charge de CSPE :
« Non seulement le solaire sera un moyen de production d’énergie compétitif à moyen terme, mais il présente un avantage complémentaire : il permet de produire l’énergie sur le lieu de consommation (sur la toiture d’un bâtiment par exemple). Ainsi l’énergie solaire permet d’éviter les pertes liées au transport de l’énergie. Il serait ainsi intéressant d’encourager la consommation sur le lieu de production et donc de créer un tarif qui valorise l’autoconsommation. »

Encourager l’offre européenne et française
« La France dispose d’un tissu de compétences en électricité, en électronique et en R&D (public et privé) qui lui permettra d’être compétitive sur le marché international. L’installation de panneaux photovoltaïques demande de la main d’Å“uvre mais pas sa production. Une industrialisation en France est donc tout à fait possible y compris face aux produits à bas coûts de main d’Å“uvre. Il est primordial d’encourager une filière photovoltaïque française. Celle-ci peut être favorisée par les propositions que nous avons aujourd’hui émises, telles que la mise en Å“uvre d’un dispositif de déclaration d’origine des composants et équipements, d’une garantie de financement OSEO pour les projets réalisés avec des modules fabriqués en France et d’une stratégie collective à l’export. »
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