Pour atteindre les objectifs climatiques, les français devraient investir 50% de plus chaque année pour le climat

A l’occasion de la sortie de l’édition 2018 de son panorama des financements climat, et en amont d’une conférence le 29 novembre à l’Assemblée Nationale, I4CE dresse l’état des lieux des investissements entrepris par les pouvoirs publics, les ménages et les entreprises en faveur du climat.

Si les investissements pour le climat dépassent désormais les 40 milliards d’euros, répartis équitablement entre les ménages, les entreprises et les pouvoirs publics, les besoins en la matière sont compris entre 50 et 70 milliards d’euros par an. Des besoins qui pourraient augmenter avec la nouvelle Programmation Pluriannuelle de l’Energie et la nouvelle Stratégie Nationale bas-Carbone, et qui visent une France neutre en carbone en 2050. Depuis 2014 les investissements climat sont en augmentation, mais cette hausse est trop timide pour combler le déficit d’investissement annuel. Et le retard pris aujourd’hui devra être rattrapé demain.Les investissements climat se concentrent essentiellement dans la rénovation énergétique des bâtiments, le développement des énergies renouvelables, et la mobilité durable.

Avec 14 milliards investis en 2018, la rénovation énergétique des bâtiments est le premier poste d’investissement des français pour le climat. Des investissements en hausse depuis 4 ans, mais encore trop éloignés des besoins, estimés entre 19 et 22 milliards chaque année. Des investissements financés de plus en plus par les ménages, avec leurs fonds propres ou des prêts bancaires, et pour lesquels les financements publics sont stables. Concernant le développement des grandes installations photovoltaïques et éoliennes, l’année 2018 marque le retour à un niveau d’activité proche de celui de 2011. Il manque cependant quelques milliards pour ces grandes installations, et plus encore pour le développement de la chaleur renouvelable et des réseaux de chaleur. Les pouvoirs publics prêtent de plus en plus d’argent à l’industrie solaire et éolienne, via les banques publiques française et européenne, alors même que ces technologies sont de plus en plus compétitives.

Dans le secteur du transport, les investissements en faveur des véhicules sobres en carbone continuent à augmenter et atteignent 1.5 milliards d’euros. Ils sont soutenus de manière croissante par les pouvoirs publics, mais le déficit d’investissement demeure béant : il faudrait environ 6 milliards de plus. Pour les transports collectifs, enfin, les investissements demeurent stables autour de 10 milliards d’euros, financés essentiellement par les pouvoirs publics. Si ce montant correspond aux besoins identifiés, le défi réside dans le maintien d’un tel niveau d’investissement, et dans sa réorientation vers les transports du quotidien et le renouvellement des réseaux existants.

Les investissements favorables au climat sont donc en hausse, mais ils n’en demeurent pas moins insuffisants au regard de l’objectif climatique français. Pire, la France et les français investissent presque deux fois plus dans les énergies fossiles défavorables au climat. De l’ordre de 70 milliards sont investis annuellement dans des véhicules (souvent) ou des chaudières (parfois) qui consomment trop d’énergies fossiles. Et nous condamnent à émettre trop de gaz à effet de serre pour dix ans au moins.

Encadré
Quid du Panorama des financements climat ?

Le panorama des financements climat recense les investissements publics et privés en faveur du climat, et dresse une cartographie des flux financiers pour réaliser ces investissements. Les résultats sont mis à jour tous les ans et comparés aux besoins d’investissement nécessaires pour atteindre les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre de la France.
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