La reprise de Bosch Vénissieux par Sillia Energie avance malgré les vents contraires

Le siège de la société Sillia Energie est installé à Lannion en Bretagne. Une belle région soumise à de fortes tempêtes, et l’hiver 2014 sur fond de dérèglements climatiques a d’ailleurs été là pour le rappeler. En bon capitaine de navire, Bruno Cassin en connaît donc un rayon en matière de gros grains et de vagues scélérates. Il sait tenir fermement la barre quand l’océan se lève dans les vents contraires pour arriver à bon port. A un mot, il trace sa route en dépit des perturbations et des chausse-trappes ! Ces qualités, Bruno Cassin en fait quotidiennement la preuve dans sa quête de la reprise de l’usine Bosch de Vénissieux. La semaine dernière, un communiqué de la C.F.D.T, un tantinet comminatoire avec volonté exprimée de blocage de l’usine et largement relayé par les médias, est venu mettre la pression sur le candidat à la reprise et sur les responsables de Bosch. Le communiqué par ailleurs marqué du sceau de problématiques politiques locales évoquait notamment le problème très complexe de la charge de travail pour le second semestre de l’année 2014. Une rupture serait à prévoir. Pour la C.F.D.T, il est inimaginable de prendre le risque de transférer du personnel pour l’envoyer directement dans des mesures de chômage partiel.

«Nous n’avons jamais été aussi proche d’un accord »

Bruno Cassin est bien conscient que la tâche qui lui incombe n’est pas simple mais il poursuit son chemin loin des bruits et des rumeurs. « Tous les commentaires que j’entends me laisse perplexe. La reprise de l’usine suit son cours. Il existe une réelle évolution ces dernières semaines malgré un contexte de marché délicat. Je ne vous cache pas que l’annonce de la suspension de la bonification de 10% n’est pas une bonne nouvelle. Elle pourrait avoir un impact sur les projets et réduire le potentiel commercial des installateurs. Mais pour l’heure, je n’ai pas vu de décret. Idem pour la réalité autour des règles antidumping. On par le de 53 centimes d’euro, mais je n’ai vu rien de sérieux sur l’antidumping outre que des rumeurs. Cela dit, on peut avoir le sentiment que cela va se passer et qu’il y a là matière à perturber nos plans sur le court et moyen terme. Mais j’y travaille. Les choses avancent. Je reviens de Chine. Je suis parti à la rencontre de partenaires potentiels pour nouer des contacts avec des acteurs chinois. La Chine dispose aujourd’hui des technologies alors que l’Europe s’est beaucoup affaiblie. Nous avons des relations à conforter en Chine » assure Bruno Cassin. Avec pourquoi pas des contrats autour de l’encapsulage de cellules chinoises ! Du côté de chez Bosch Solar, les responsables tiennent également le cap de la reprise sans sourciller. « Nous avançons. C’est bien engagé. Les deux parties travaillent à une issue la plus rapide et la plus sereine possible, loin de toute agitation. Nous faisons en sorte que cela fonctionne. Bosch continue à apporter des garanties par rapport à ce plan. Nous n’avons jamais été aussi proche d’un transfert définitif de l’activité » indique-t-on. RAS donc ! Et les plus de 180 MW de modules Sillia engagés auprès des lauréats de l’appel d’offre CRE 2 sont de nature à faire souffler un vent d’optimisme.

Les effets négatifs du délai d’un an accordé aux porteurs de projets

Reste que certaines inquiétudes peuvent aujourd’hui apparaître comme légitimes notamment vis-à-vis du plan de charge d’ici à la fin de l’année. Quelques coups de semonce viennent en effet perturber le bon déroulement de l’affaire et provoquer de la gite. Bruno Cassin a cité la disparition du bonus de 10% mais aussi les flottements autour des règles anti-dumping. On pourrait y ajouter le délai d’un an accordé par la DGEC aux porteurs de projets de l’appel d’offres CRE1 qui est susceptible d’avoir également des effets négatifs sur le court et moyen terme en matière de marché. « Mais ce n’est pas tout. Au rayon vents contraires vous avez un marché pas folichon, des tarifs qui mettent toujours plus de temps à sortir, des appels d’offre 100-250 kWc dont on ne connaît pas le destin, autant d’incertitudes commerciales et réglementaires qui pèsent encore et toujours sur cette filière malmenée. Sans oublier un nouveau ministre et une nouvelle équipe certes dynamiques et volontaristes mais qui doivent prendre leur marque. Plus le temps passe et plus Bosch Solar, couvert par des clauses spécifiques notamment en matière de recapitalisation par Sillia Energie, pourrait se lasser de la situation » souligne un expert du secteur. Le ciel est couvert mais derrière les nuages l’arc en ciel annonce le beau temps.

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