Interview/Frédéric Adnot : « Il faut faire simple, universel, à un co»t très abordable »

ADIWATT, société industrielle française spécialisée dans la fabrication de structures photovoltaïques, est en train de conquérir le monde grâce à son savoir-faire hérité des contraintes réglementaires françaises. Frédéric Adnot, son responsable du Développement, nous livre son expérience et ses projets à l’international. Au-delà des frontières

Plein Soleil : Pouvez-vous nous présenter ADIWATT et son positionnement sur le secteur des installations photovoltaïques?

Frédéric Adnot : ADIWATT est présent sur le marché depuis 2008. Nous sommes une société industrielle indépendante, spécialisée dans la fabrication de structure photovoltaïque. Nous fabriquons un ensemble d’éléments structurels permettant l’intégration photovoltaïque en toiture, en ombrières, en champs solaire. Notre reconnaissance sur le marché s’est consolidée grâce à notre savoir-faire et notre volonté de garder des valeurs essentielles auprès de nos clients : optimiser et faciliter l’installation des panneaux photovoltaïques dans différentes configurations environnementales, être exigeant dans le détail de nos développements, produire au bon tarif et participer à l’amélioration des couts dans la performance du kWh photovoltaïque en France et à l’étranger. Nos clients sont essentiellement des EPCistes locaux ou internationaux.

La Solar Station, modulaire et autonome

PS : Dans un souci de simplification lié aux attentes du marché dans le photovoltaïque, vous avez développé de nouveaux produits. De quoi s’agit-il exactement ?

FA : Oui, en effet, nous avons étudié les différents types d’usages photovoltaïques dans le monde urbain, industriel, agricole et humanitaire et notre bilan est sans concession.
Il faut faire simple, universel, à un coût très abordable. La simplification d’une structure photovoltaïque lorsqu’elle est mise sur le marché ne se résout pas à enlever des coûts matières mais à mettre en perspective toutes les options d’ingénierie que nous offre notre Bureau d’études. Cette année 2015 a été très fructueuse en matière de développement. Notre dernière-née est une pince photovoltaïque universelle pour bac acier. Ultra-modulaire, elle s’adapte à tout type de supports en acier ondulé. Son ancrage est extrêmement simple et sa tenue en toiture est irréprochable. Vous ne serez donc pas étonnés par le nom que nous lui avons donné: SUPRA. Les développeurs et ECPcistes apprécient d’aborder leurs projets avec une référence unique, à coût constant, en faisant de réelles économies de développement et de déploiement. Sur le même segment, nos équipes viennent de nous livrer notre nouveau système d’intégration en toit-terrasse, Advantage. Elle est dans la continuité de notre produit bac acier, elle permet d’aborder tout type de toit-terrasse, s’adapte à une palette impressionnante de panneaux photovoltaïques en mode Paysage et n’engage pas de travaux en toiture. Surtout, son avantage principal tient dans un coût au m2 très pertinent.

PS : Quid de la Solar Station ?

FA : La Solar Station vient consolider notre portefeuille de solutions. Cette station solaire est un bâtiment photovoltaïque modulaire dédié notamment au continent africain, capable de couvrir de nombreux usages grâce à son autonomie énergétique. Nos clients voulaient une solution complète de bâtiment à exporter, facile à monter, simple à installer, intégrant une puissance photovoltaïque significative pour être immédiatement utilisable. C’est chose faite, deux partenariats ont suffit pour mettre sur le marché un bâtiment fonctionnel, abordable et autonome.

PS : Depuis 2008, Adiwatt a su devenir un acteur de référence dans une filière en proie aux difficultés et face à un cadre européen et français parfois très contraignant. Votre capacité à répondre positivement à ces exigences en matière de normes, notamment de qualité, vous rendent-ils plus fort, en particulier pour un développement à l’export ?

FA : En effet, il est difficile de concevoir l’activité industrielle photovoltaïque sous le seul spectre de l’Europe. Notre modèle économique s’est montré suffisamment solide ces dernières années pour que nous abordions le déploiement à l’export sereinement.
Nos clients nous amènent avec eux sur de nombreux territoires parce qu’ils savent que nous offrons des prestations d’ingénierie, de production et d’optimisation de pose assez singulières.
Les projets auxquels nous participons sur différents continents ont des impératifs très divers à résoudre. Il faut savoir incorporer une multitude de facteurs pour appréhender les vents, les pluies, les conditions extrêmes de chaleur, la tenue au sol, les impératifs de logistique, de mises en Å“uvre et de tenue dans le temps. Beaucoup de pays émergents dans le solaire sont très intéressés par notre degré de connaissance dans le domaine. D’ailleurs, l’activité solaire ne se réduit pas à savoir acheter des panneaux photovoltaïques, des onduleurs ou des batteries. Il faut savoir les intégrer. Les choix industriels que nous venons de faire récemment viennent valider cette approche constructive que nous avons avec nos clients.

Une table photovoltaïque peut éclairer une vie, alimenter un village, consolider un réseau

PS : La COP21 a accordé une importance particulière aux initiatives en faveur des énergies renouvelables dans les pays émergents. Quels sont vos projets pour ces marchés ?

FA : Notre domaine d’activité peut contribuer à cette initiative, à participer à cet effort. Il faut faire simple, efficace et universel. La portion de la structure photovoltaïque représente un peu plus de 10% du montant global de l’investissement d’une centrale PV pour une durée de vie d’au moins 25 ans. Une table photovoltaïque peut éclairer une vie, alimenter un village, consolider un réseau. Mon rôle est de coordonner notre activité industrielle avec l’agencement des projets de nos clients et plus précisément sur l’Afrique et le Moyen-Orient.
En Afrique, mon rôle est de participer activement aux besoins des EPCistes en activité sur la zone, nous axons nos efforts sur notre offre de structure pour champs PV. Leurs choix s’opèrent sur les optimisations de cout d’assemblage, de tenues aux conditions extrêmes d’exploitation, à la longévité des matériaux sélectionnés. Nous participons à 5 projets significatifs qui devraient être livrés dans le courant de l’année 2016. Les efforts fournis ces dernières années sont en passe de se concrétiser.

PS : Et côté bâtiment, votre spécialité ?

FA : Pour les bâtiments photovoltaïques, nous travaillons essentiellement avec des partenaires locaux en relation directe avec les administrations et les ONGs opérationnelles sur place. Leurs besoins en écoles et dispensaires sont proportionnels à leur envie d’émancipation. Nous avons plusieurs modèles de Bâtiments pré-industrialisés que nos partenaires locaux adaptent selon l’usage qui en est fait sur place. Nos Solar Station sont déjà visibles à Lomé, au Togo, N’Djamena, au Tchad, Skikda, en Algérie, et à Kigali, au Rwanda, dans quelques semaines. Pour 2016, plus de 10 pays devraient nous représenter. Nous sommes très déterminés à y parvenir.

PS : En dehors de l’Afrique, avez-vous d’autres cibles à l’export ?

FA : Depuis la fin de la COP 21, j’ai mis en place un programme de présentation particulièrement dense au niveau international pour la sortie de notre support d’intégration universel : SUPRA. Nous enregistrons des manifestations d’intérêt très prometteuses aux Etats-Unis, Canada, Australie, Afrique du Sud et même en Inde. Les clients voient en nous un partenaire expert pour le développement rapide de leurs solutions ON et OFF-Grid. La réussite du photovoltaïque, dans le monde, passe par sa facilité d’intégration dans le tissu urbain et rural.
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