Inauguration du nouveau siège d'Izuba Energies : le solaire pour positiver

En cette fin d’été, Thierry Salomon et son équipe ont été fiers de nous présenter leur nouvel écrin à Fabrègues, au Sud de Montpellier dans l’Hérault. De paille et de bois, à énergie positive, ainsi se veut le nouveau siège social du bureau d’études Izuba Energies au fonctionnement de coopérative. Sur le toit-terrasse, les panneaux solaires apportent les kWh qui font que désormais, chez Izuba, on positive !

Durant l’été 2015, Thierry Salomon a eu l’honneur d’un papier bien senti dans le quotidien Libération. « Chaud effroi ». L’ancien président de l’association Négawatt qui a fait de l’efficacité énergétique le combat d’une vie apparaît dans cet article, tel qu’il est dans la vie, dans toute sa sincérité et sa probité. S’il en est un qui met en effet en adéquation les paroles et les actes, c’est bien Thierry Salomon. Et il en donne une nouvelle preuve avec la conception écologiquement exemplaire du nouveau siège social du bureau d’études Izuba Energies de couleur brique chaude encerclé de brise-soleil fixes et mobiles en bois. Izuba Energies est une société coopérative et participative spécialisée dans l’optimisation énergétique et environnementale des bâtiments et des éco-quartiers qui édite des logiciels sur le sujet. Elle a été fondée en 2001 par Thierry Salomon. Son nouvel écrin a de quoi faire mentir l’adage sur le cordonnier mal chaussé !

28,8 kWc de capteurs SunPower

Ce bâtiment (500 m²) de paille et de bois à l’inertie renforcée par un mur en briques de terre crues comprimée de huit tonnes dans le hall, se veut donc à énergie positive. Sur le toit, il est équipé d’une installation solaire photovoltaïque d’une puissance de 28,8 kWc. Les 88 modules SunPower à l’excellent rendement moyen de 20,4% sont disposés en toiture sur la quasi-totalité de la surface disponible. La production, environ 40 000 kWh par an, est totalement injectée dans le réseau et revendue à EDF au prix de 0,15€ le kWh soit pour un montant de près de 6000€. Ce sont donc les panneaux photovoltaïques qui permettent au bâtiment de positiver et très largement d’ailleurs. En effet, le siège d’Izuba Energies se trouve largement plus performant que la règlementation actuelle et le niveau de label Bepos-Effinergie. Le siège d’Izuba est en fait à « énergie positive intégrale : sa production par les énergies renouvelables (près de 210 kWh d’énergie primaire/m²/an) fait plus que compenser la totalité des consommations d’énergie nécessaires à la réalisation du bâtiment (énergie grise : la paille et le bois ), à son utilisation tous usages ainsi qu’aux transports des utilisateurs.

Un chauffe-eau solaire de 2 m²

Si l’on entre dans les détails, les consommations énergétiques pour l’exploitation du bâtiment s’élèvent à 52,6 kWhep /m²/an. Il faut dire que le bâtiment, particulièrement bien isolé, est équipé d’une pompe à chaleur sur pieux géothermiques avec des sondes qui plongent à 90 mètres de profondeur pour les besoins de chauffage et de rafraîchissement. En été, le rafraîchissement direct depuis les sondes est privilégié, c’est ce que l’on appelle le géocooling. La pompe à chaleur ne passe en mode rafraîchissement actif que sui les conditions de température l’exigent. La ventilation est de type double flux à échangeur à roue à haut rendement. Elle est asservie à la détection de présence pour les locaux à utilisation ponctuelle. Par ailleurs, l’éclairage, les organes techniques, les pompes et ventilateurs, les appareillages ménagers et informatiques ont été sélectionnés pour leurs performances énergétiques. Jusqu’au moindre détail ! Un capteur solaire thermique de 2 m² alimente un chauffe-eau électro-solaire de 200 litres, de combler les besoins de la cuisine, des sanitaires et des douches pour les courageux qui viennent en vélo !

Une véritable énergie positive intégrale

Les consommations d’énergie liées à la construction du bâtiment correspondent à 37,9 kWhep/m²/an, une fois réparties sur une durée de vie du bâtiment de trente ans. Il faut dire que la paille et le bois très présents ont emmagasiné du CO2 avant de servir de matériaux de construction et leur exploitation est peu énergivore au contraire du béton qui nécessite beaucoup d’énergie. Pas de béton chez Izuba ! Reste le transport des occupants pris en compte dans le mode de calcul. Il s’agit du poste le plus important avec 97,7 kWhep/m²/an en fonction des distances parcourues et des modes de transport. Avec un peu moins de 190 kWhep/m²/an en consommation à mettre en balance avec les 210 kWhep/m²/an de production photovoltaïque, « ce bâtiment répond à l’un des grands défis de notre siècle : bâtir et habiter avec une empreinte énergétique et environnementale la plus faible possible et surtout équilibrée par rapport à notre activité. Nous sommes ici dans le cadre d’une véritable énergie positive intégrale » assure Thierry Salomon.

L’autoconsommation, un peu trop individualiste

Et quid de l’autoconsommation photovoltaïque ? Elle eût été inappropriée sur le siège d’Izuba Energies dans l’objectif d’une empreinte équilibrée qui demande une puissance installée importante. Thierry Salomon n’exclut d’y avoir recours par l’installation d’une ombrière sur le parking. « L’autoconsommation est intéressante dans le cas de l’alimentation électrique de bureaux, dans le tertiaire. Il existe une adéquation avec les usages. Le problème, c’est le week-end » poursuit Thierry Salomon. Quand on lui parle d’autoconsommation avec stockage, l’ingénieur rétorque énergie grise. « Elle doit être très bien ajustée » confie-t-il. Quoiqu’il en soit, Thierry Salomon ne fait pas une religion de l’autoconsommation avec stockage sur maison individuelle. « Pour une maison individuelle, vous installez 15 à 20 m² de photovoltaïque alors que la toiture pourrait en accueillir 80 m². Nous avons besoin de toutes les surfaces pour le PV. Il serait dommage de se limiter dans une approche par trop individualiste. Les toitures doivent plutôt permettre de mutualiser la production d’électricité photovoltaïque pour le plus grand nombre » conclut Thierry Salomon, un homme conforme à sa philosophie qui est de jouer collectif avant de céder aux sirènes de l’égocentrisme.
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