A l’heure où l’Europe fait de la souveraineté industrielle l’un de ses combats principaux, voilà une nouvelle qui assombrit considérablement le ciel du réveil énergétique renouvelable européen tant attendu notamment en matière d’énergie solaire. Meyer Burger, qui n’allait déjà pas très bien depuis six mois, vient en effet d’annoncer via un communiqué que « ses efforts n’ont pas abouti à ce jour et se poursuivront désormais dans le cadre de la procédure, en collaboration avec un administrateur provisoire qui sera nommé par le tribunal ».
Et les procédures de faillite en question concernent notamment les deux sites allemands du groupe, l’un situé à Thalheim, dans l’est de l’Allemagne qui emploie 330 personnes, et l’autre basé à Hohenstein-Ernstthal, également qui compte un peu moins de 300 salariés. « La filiale suisse et ses quelque 60 collaborateurs doivent subsister », a précisé le groupe. La filiale américaine qui vient de licencier l’ensemble de ses salariés devrait, elle aussi, être maintenue. Dans ce contexte ne demandons pour qui sonne le glas, il sonne pour Meyer Burger incapable de mener à bien sa restructuration pour faire face à la concurrence asiatique.
En novembre dernier, Meyer Burger avait perdu l’un de ses principaux clients à savoir la société d’investissement dans les énergies renouvelables D. E. Shaw Renewable Investments (Desri) via résiliation avec effet immédiat de l’accord-cadre qui liait les deux parties. « Nos efforts de restructuration en seront probablement affectés », estimait déjà Meyer Burger. Les dirigeants avaient vu juste. Le solaire industriel a le drapeau étoilé du Vieux Continent en berne en ce début juin 2025. Plus que jamais, les 12 étoiles rappellent les 12 travaux d’Hercule à mener pour réindustrialiser le territoire des 27 Etats membres…