ESTER (Electricité Solaire des Territoires) : L’électricité solaire compétitive dans les Deux Sèvres

Ester, le premier dispositif durable pour le développement de l’énergie solaire sur les territoires est un modèle unique, stipulant pour la première fois en Europe, une vente de gré à gré d’électricité solaire à un prix très compétitif. Une façon de fournir au consommateur de la Région Poitou-Charentes une électricité propre, de proximité et abordable !

Ester (Electricité Solaire des Territoires) est le fruit d’une alliance unique entre trois parties : la Région Poitou-Charentes, Solairedirect et Séolis. La Région Poitou-Charentes a fait le choix, dès 2008, de soutenir la filière photovoltaïque, avec le Plan Solaire Régional puis, en mars 2011, avec la mise en place d’un fonds de résistance photovoltaïque, et le soutien à l’émergence d’un nouveau modèle économique de production d’électricité solaire à prix de marché. Solairedirect est le premier opérateur photovoltaïque indépendant en France. La société a développé un modèle intégré original permettant d’industrialiser chacune des grandes étapes conduisant à la production et la vente d’électricité solaire. Grâce à la très forte baisse des coûts des systèmes photovoltaïques, Solairedirect se positionne aujourd’hui comme un pionnier de l’électricité solaire compétitive. Séolis, entreprise locale d’électricité des Deux Sèvres, dans un souci de diversification de ses sources d’accès à l’énergie, a souhaité disposer d’un approvisionnement en électricité solaire à prix de marché sur le long terme.

Unique par son modèle contractuel de vente d’électricité solaire compétitive

Le modèle ESTER est le fruit de la mise en commun de la vision de la Région, du modèle intégré de Solairedirect et du savoir-faire de Séolis. Dans un contexte de baisse des tarifs d’obligation d’achat, ce modèle innovant pour une électricité solaire locale et compétitive insuffle une nouvelle dynamique, véritablement durable, à la filière solaire en Deux
Sèvres et en Région. Un modèle durable, car en combinant des coûts de construction optimisés et des coûts de financement bas sur le long terme, il permet dans un contexte d’augmentation du prix de l’énergie de fournir dès à présent de l’électricité solaire à un énergéticien à un prix inférieur à celui payé par les particuliers en France.

La Région Poitou-Charentes et Solairedirect ont constitué une Société d’économie mixte,

SEM Ester (détenue à 65 % par la Région Poitou-Charentes et à 35 % par Solairedirect). Son objectif est de promouvoir la création de parcs solaires, donner accès à une électricité décentralisée, propre et compétitive et contribuer au développement industriel de la région. La
SEM investira notamment dans les parcs solaires construits sur le territoire régional. Séolis et Solairedirect ont conclu un contrat cadre d’approvisionnement en électricité d’origine solaire photovoltaïque (CVES ou Contrat de Vente d’Electricité Solaire) à long terme (30 ans), prévoyant la réalisation entre 2012 et 2016 de parcs solaires pour une puissance totale de 60 MW, développés et construits par Solairedirect, principalement en Poitou- Charentes. C’est la deuxième fois en Europe qu’il est stipulé une vente d’électricité solaire de gré à gré, après la conclusion du 1er contrat avec Sorégies. Avec ce partenariat innovant, la Région, Séolis et Solairedirect visent à fournir une électricité solaire locale compétitive, soutenant le développement d’une filière industrielle régionale, développant l’autonomie énergétique du territoire et facilitant la maîtrise des coûts de l’électricité dans la durée.

Créer de l’emploi et préserver le pouvoir d’achat des habitants

Quel est l’intérêt de ce projet pour un Fournisseur d’énergies et en particulier pour Séolis ? ESTER permet aux Fournisseurs d’électricité comme Séolis ou Sorégies de bénéficier d’une électricité verte plus compétitive que celle du marché (et ce, sans investissement initial) mais surtout, via le système de protection mis en place. Ce système du tunnel de prix (définition d’un floor et d’un cap) qui a été mis en place par les parties prenantes permet en effet de garantir la ‘bancabilité’ du projet (‘Floor’) et offre aux énergéticiens une couverture contre une forte hausse des prix de l’électricité (‘Cap’), sécurisant ainsi leur portefeuille de clients.
En sa qualité d’Energéticien des Deux Sèvres, pour Séolis, il s’agit également de contribuer plus particulièrement au développement du territoire départemental, puisque au moins 50% des centrales solaires photovoltaïques seront réalisées sur ce département. Ce projet permet de bénéficier d’un coût de l’énergie plus favorable à long terme, pour une électricité produite majoritairement sur son territoire. Il s’inscrit pleinement dans la stratégie de développement durable de Séolis et dans la sécurisation de ses approvisionnements, tournés vers la production locale et renouvelable d’énergie.
En facilitant la mise en oeuvre du projet ESTER, la Région accélère le développement de sources d’énergies vertes compétitives sur son territoire. Elle veille ainsi à rapprocher les zones de production d’électricité des zones de consommation, pour créer des emplois non délocalisables, et dans un contexte de hausse des prix de l’énergie, à éviter l’emballement des prix pour préserver le pouvoir d’achat des habitants. Par ailleurs, le mécanisme ESTER permet la sauvegarde et la création d’emplois locaux grâce à la construction et l’opération de parcs solaires, en majorité situés en Poitou-Charentes (a minima 30 MWc d’ici 2016) et la construction prévue d’une usine de modules à Châtellerault par Solairedirect au regard des volumes.

Encadrés

Ester dans les Deux-Sèvres :
une puissance prévue de 30 MWc
un investissement de 45 M €
80 GWh produits
environ 17 000 tonnes de CO2 économisées
la production des installations représentera la consommation d’électricité d’environ 50 000 personnes dans ce département

Trois questions à Thierry Leperq

Plein Soleil : Le projet ESTER est le début d’une territorialisation des énergies renouvelables. Est-ce du domaine du symbole ou relève-t-il d’une tendance lourde ?
Thierry Leperqc : Il s’agit clairement d’une tendance lourde et ce pour quatre raisons évidentes.
Un. Nous assistons depuis cinq ans en Europe à une remunicipalisation des services publics, de l’électricité en Allemagne ou de l’eau en France. majors
Deux. Les territoires ont aujourd’hui une vraie vision de la transition énergétique autour de la notion de territoire à énergie positive et avec le désir de produire 100% de leur propre énergie. Cela va même au-delà des seules énergies renouvelables.
Trois. La percée des circuits courts et de la responsabilité carbone amènent les énergéticiens à s’approvisionner en local et par la même à créer des emplois locaux. Entre vertus économique et écologique ! Tout cela me semble très structurant.
Quatrième point enfin, le plus important sans doute, c’est que cette territorialisation est rendue possible sur le plan économique et dépasse le vÅ“u pieux. C’est du concret. Les centrales solaires sont accessibles financièrement par les collectivités et elles deviennent même rentables. C’est du solaire responsable. Le solaire est le véritable catalyseur de la transition énergétique avec ses 100 euros le MWh et même 70 euros le MWh dès 2014. Il devient plus compétitif que la biomasse, la micro-hydraulique et l’éolien qui vont également prendre leur place dans le bouquet. Vous verrez, le solaire va se répandre comme une traînée de poudre dans les territoires.
PS : Est-ce à dire que d’autres régions vont suivre le modèle de Poitou-Charentes ?
TL : Nous sommes en discussion très avancées sur le même schéma qu’ESTER avec cinq régions du Sud de la France. Il s’agit d’un mouvement de fond étayé par les nouvelles politiques, nationale et européenne, qui poussent désormais les territoires à se prendre en main. La mise en place d’un solaire compétitif et libéré des subventions représente un vecteur de proximité et de frugalité qui séduit les présidents de région. C’est un nouveau modèle, entre économie subventionné et libéralisation.
PS : Un mot sur la filière solaire en France ?
TL : Elle doit faire un aggiornamento. Je suis par exemple très sceptique quant aux résultats des appels d’offres. Comment pourrait-on aujourd’hui accepter d’installer des MW à 200 euros le MWh alors que nous parvenons à faire deux fois moins chers ? Cela décrédibiliserait la France face aux instances européennes. Je pense que l’ancien gouvernement a laissé une sacrée patate chaude à l’actuel gouvernement. Revenons à plus de frugalité !

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