Edito d’Hélène Demaegdt, présidente de Synergie Solaire, élue femme des EnR de l’année 2020

Jeudi 6 février 2020, la présidente de Synergie Solaire a eu l’honneur de recevoir le Trophée « Femme des EnR de L’année », lors du colloque annuel du SER, dans la catégorie Institutions. L’évènement s’est tenu à L’Unesco en présence d’un grand nombre d’acteurs de la filière des EnR. Une magnifique reconnaissance pour ses 10 ans d’engagement au sein du fonds de dotation, dédié à ceux qui souhaitent agir pour la solidarité énergétique. Reprise de l’édito d’Hélène Demaegdt issu du rapport d’activités du fonds Synergie Solaire !  

L’électrification de l’Afrique subsaharienne est l’un des grands défis du XXIeme siècle. Alors que plus de 600 millions de subsahariens n’ont toujours pas accès à l’électricité, les besoins énergétiques s’accroissent chaque année. Or, le développement des énergies vertes est indispensable pour parvenir à créer chaque année les 20 millions d’emplois nécessaires pour absorber l’accroissement démographique de la région, qui devrait compter 2,1 milliards d’habitants en 2050, contre 1,1 milliard aujourd’hui, mais aussi pour faire face aux enjeux environnementaux de notre planète.

Face au réchauffement climatique, nous sommes convaincus que la façon dont l’Afrique répondra à ses besoins énergétiques est cruciale pour l’avenir du continent mais aussi pour le monde. C’est en effet le point de départ de l’engagement de Synergie Solaire, qui depuis 10 ans agit en Afrique et en Asie pour que la croissance soit suffisamment inclusive, et pour faire reculer la pauvreté de manière significative. « Pour transformer une croissance économique rapide en développement soutenable et profitable à tous, les pays Africains ont besoin de stratégies de diversification de leurs économies qui créent des emplois, réduisent les inégalités et améliorent significativement l’accès aux services de base. » comme le cite Carlos Lopez dans son récent ouvrage : l’Afrique est l’avenir du Monde – Repenser le développement – aux Éditions du Seuil. Or, l’Afrique subsaharienne présente de fortes inégalités de revenus et de richesses, et on constate une grande distorsion entre la volonté d’accéder à l’électricité et la capacité financière des consommateurs. L’électricité du réseau est souvent chère, et accessible presque exclusivement dans les villes, les zones rurales étant couvertes peu à peu par les solutions décentralisées (SHS, mini réseaux). L’Objectif du Développement Durable N° 7 parle d’un Accès à l’Energie pour tous qui soit propre, moderne et fiable et accessible, nous n’y sommes pas encore.

Cependant, après avoir accompagné près de 100 programmes d’électrification depuis 10 ans, je constate aujourd’hui que de nombreux progrès ont été réalisés : – La prise de conscience générale de l’importance du sujet : « Sustainable Energy for All », grâce au rôle majeur joué par la banque mondiale et aux multiples initiatives des institutions financières de développement, la COP 21, et on peut noter en France, le rôle de Jean-Louis Borloo qui a contribué à mettre ces sujets à l’agenda des chefs d’ État africains;

- Une énergie renouvelable devenue compétitive

- La baisse des coûts de production du solaire divisée par 9 en 10 ans notamment;

- L’émergence de solutions de stockage (qui restent certes à améliorer notamment du point de vue environnemental);

- L’accroissement de compagnies locales et d’acteurs locaux qui se saisissent des sujets et enclenchent une dynamique de développement économique, l’appétence du secteur privé pour le développement de projets solaires;

- Une meilleure coordination entre les différents acteurs du développement.

 

Cette mobilisation de tous les acteurs est clé, pour continuer à avancer dans la bonne direction, et être un acteur de la Transition Energétique et Ecologique, comme l’ambitionne Synergie Solaire. Je veux citer encore un fois Carlos Lopez en conclusion, « Pour l’Afrique, qui est la région du monde la plus touchée par le changement climatique, une croissance qui protège à la fois son environnement naturel et les biens communs de la planète est un impératif. En pratique cela signifie une meilleure gestion de l’eau et de l’énergie, l’adoption de technologies moins polluantes et des gouvernements qui encouragent l’innovation et la prise de risque par les entrepreneurs» et remercier les 200 entreprises qui depuis 10 ans nous ont rejoint dans cet engagement.

www.synergiesolaire.org/wp-content/uploads/2021/06/Rapport-dactivites-2020_reduit.pdf?utm_source=sendinblue&utm_campaign=Rapport_annuel&utm_medium=email

Cet article est publié dans Actualités. Ajouter aux favoris.

Les commentaires sont fermés