Adoma : Le choix du solaire thermique pour faire face à la flambée de l’énergie

Adoma, gestionnaire de logements sociaux pour personnes seules et en forte précarité, travaille âprement afin de maîtriser la facture énergétique de ses logements, entre isolation et mise en place de solutions renouvelables. En 2009, Adoma a lancé une trentaine d’audits énergétiques sur son parc qui compte quatre cents bâtiments au niveau national, quatre-vingt dix rien qu’en région Rhône-Alpes. Le solaire thermique collectif est alors apparu comme une solution pertinente afin de juguler les hausses des énergies fossiles. Jusqu’à la réalisation de cette installation sur la résidence du Progrès à Villeurbanne. En en attendant d’autres !

La crise du logement fait partie des tristes réalités françaises. La Société d’Economie Mixte Adoma sa bat partout en France pour offrir un logement décent et économiquement supportable à toute personne en situation de précarité, des chômeurs, des travailleurs pauvres, des stagiaires, des saisonniers, des retraités etc. La moyenne des séjours va de deux à dix ans avec des disparités fortes suivant l’environnement locatif. Les conditions d’hébergement sont du type d’une résidence hôtelière avec un forfait tout compris qui comprend le loyer, la blanchisserie, l’eau, l’électricité, le gaz

43% des besoins satisfaits par le solaire

En région Rhône-Alpes, l’ex responsable énergie fluide, Georges Rably, a lancé en 2009 un audit énergétique auprès de bureaux d’études spécialisés avec pour objectif la maîtrise des coûts de l’énergie dans les bâtiments. Ces audits ont montré que le solaire thermique disposait du potentiel le plus intéressant pour générer des économies. Des études de faisabilité sur le solaire effectuées par le bureau d’études Tecsol sont venues confirmer le résultat des audits sur le sujet du chauffage de l’eau chaude sanitaire. Une opération a alors pu être lancée sur la région Rhône-Alpes sur une résidence de Villeurbanne, la bien-nommée La Progrès. Cela ne s’invente pas. Cette résidence présente une capacité d’accueil de 213 lits avec une consommation importante et très régulière d’eau chaude tout au long de l’année et même durant la trêve estivale. La précarité n’autorise hélas pas les vacances en bord de mer. La résidence Le Progrès dispose d’un toit-terrasse parfaitement adapté à la pose des capteurs. 110 m² de capteurs de marque Sonnenkraft ont donc été installés sur cette toiture idoine couplés à un volume de stockage de 6000 litres soit quatre ballons de 1500 litres. « Les apports solaires annuels se montent à près de 72 000 kWh pour des besoins estimés à environ 168 000 kWh. Le taux de couverture solaire avoisine les 43% » confie Marie-Lyne Laquerrière, responsable du bureau d’études Tecsol à Lyon. L’appoint est assuré par une chaudière gaz. Côté environnemental, les 19,5 tonnes de CO2 évitées tous les ans participe à l’obligation faite à Adoma de respecter un bilan carbone soutenable.

Suivi à distance primordial

Sur un plan financier, l’investissement se monte à 109 650 euros avec 55% d’aides Feder, Ademe et Région soit 59 548 euros. Le reste est assuré par de l’autofinancement. « Par nos obligations sociales, le forfait de nos résidents est bloqué alors que nous sommes soumis, de notre part, aux hausses répétées du coût des énergies fossiles dont nous sommes de gros consommateurs. Nous sommes obligés d’être en avance par rapport à d’autres maîtres d’ouvrage qui n’ont pas ces contraintes là. Ce type d’installations solaires thermique va nous permettre de contenir les hausses et les charges. Elles préparent l’avenir » indique Georges Rably ravi de cette expérience réussie, lui qui vient de passer le flambeau à ses successeurs tout aussi impliqués dans cette « mission solaire ». Car d’autres sites devraient suivre. Eux sont d’ores et déjà actés sur Grenoble et Lyon. Le choix se porte sur des immeubles qui disposent de terrasses de taille suffisante et de structures suffisamment volumineuses pour accueillir les ballons. Une douzaine de sites ont été recensés en Rhône-Alpes comme susceptibles d’être solarisés. Avant de disséminer la technologie à l’ensemble du parc français. Une vraie résurrection pour le solaire chez Adoma après les expériences négatives des années 1980 notamment en région PACA! « Nous avions eu d’énormes déconvenues avec les installations solaires. Beaucoup ne marchaient pas. Une fois qu’elles étaient en place personne ne se préoccupaient de leur fonctionnement Certaines ont été démantelées, d’autres rénovées. Aujourd’hui, le métier a beaucoup évolué. Les capteurs sont sélectifs, les bureaux d’études sont à la hauteur et l’électronique permet de suivre en direct les productions. Cette instrumentalisation pour un suivi à distance est primordiale pour ces énergies intermittentes couvertes par une énergie d’appoint. On peut ne se rendre compte de rien en cas de dysfonctionnement. Aujourd’hui, tout est fait pour travailler sur des installations pérennes qui donnent des résultats » conclut Georges Rably.

Encadrés

Adoma : Plus de 76 000 solutions d’accueil en France
« Adoma », nom construit à partir du latin « ad » qui signifie vers et « domus », la maison. Adoma, anciennement Sonacotra, est une société d’économie mixte française. Elle gère plus de quatre cents résidences sociales en France ente foyers de travailleurs migrants, pensions de famille, centres d’hébergement, centres d’accueil de demandeurs d’asile, aires d’accueil de Gens du voyage Adoma qui compte près de 2500 salariés offre de plus de 76 000 solutions de logements en France, plus de 10 000 en Rhône-Alpes.

Données techniques
110 m² de capteurs plans
Energie produite : 71 716 kWh
Tonnes équivalent CO2 évitées par an : 19,5
Productivité solaire : 652 kWh/m²/an
Energie substituée : Gaz

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