Le Parti socialiste dévoile sa stratégie énergétique, pour aujourd’hui jusqu’au-delà de 2050

2025 – 2038 : sortir de la fragilité structurelle par une accélération drastique des renouvelables et le lancement d’un nouveau nucléaire ciblé

La priorité immédiate est d’éviter l’effet « falaise » lié au vieillissement du parc nucléaire historique : 32 des 57 réacteurs auront franchi les 40 ans d’exploitation dès 2025. La prolongation à 60 ans doit être poursuivie sous contrôle de l’ASN, mais ne peut suffire. Il est donc indispensable de lancer un nouveau programme électronucléaire de transition ciblé, avec huit EPR2 (13,2 GW), tout en misant sur un développement accéléré des énergies renouvelables. Ce calibrage permet de maintenir une capacité de production pilotable, sans créer de dépendance excessive au nouveau nucléaire, plus coûteux (125 €/MWh) que les ENR (60–80 €/ MWh) ou le nucléaire amorti (60 €/MWh). Parallèlement, la France doit massivement investir dans les technologies de stockage, la flexibilité du réseau et la modernisation des infrastructures électriques. Les petits réacteurs modulaires (SMR) ne peuvent, à ce stade, faire l’objet d’une programmation chiffrée. Leur déploiement éventuel dépendra d’une doctrine d’emploi claire, de la validation technologique et de leur compatibilité avec les exigences de sûreté. La recherche fondamentale, y compris sur la fusion, doit être soutenue sans orientation technologique imposée.

2038 – 2050 : l’atteinte de la neutralité carbone par la poursuite du déploiement des énergies renouvelables et la mise en service de 8 réacteurs EPR supplémentaires

Alors que les premières tranches de réacteurs 900 MW atteindront l’âge de 60 ans en 2038, la France devra pouvoir compter sur un socle de production assuré par les 8 EPR2 et sur un système électrique reposant majoritairement sur les énergies renouvelables. Ces dernières devront avoir atteint un niveau de maturité et de déploiement suffisant, appuyé par des technologies de stockage à grande échelle et une gestion intelligente du réseau. Le maintien d’une capacité de production pilotable de 29 GW devient l’objectif stratégique, permettant d’absorber la variabilité des renouvelables et de garantir l’équilibre offre-demande. Aucun programme nucléaire supplémentaire ne doit être engagé au-delà de ces huit réacteurs sans évaluation stricte des besoins et des capacités de la filière. Cette période consacre la bascule du système électrique français vers un mix décarboné, reposant sur la complémentarité entre renouvelables, nucléaire de transition et innovations technologiques.

2050 et au-delà : pérenniser un système 100 % décarboné, résilient et souverain

L’objectif de neutralité carbone atteint, la France devra assurer la soutenabilité de son mix dans la durée. La part du nucléaire sera amenée à diminuer progressivement, au rythme du retrait des tranches historiques. Le système devra alors reposer sur une production massivement renouvelable, soutenue par le stockage longue durée, l’autoconsommation, les réseaux territorialisés et les interconnexions européennes. Les technologies émergentes issues de la recherche (SMR, hydrogène, fusion, batteries avancées) devront être évaluées objectivement, en fonction de leur pertinence économique et industrielle. Le rôle des acteurs publics et privés de la recherche, libérés de toute orientation imposée par la loi, sera décisif. La réussite de cette stratégie suppose des choix cohérents dès aujourd’hui. Maintenir la capacité nucléaire à 29 GW en 2050, autour d’un programme limité, crédible et économiquement soutenable, constitue une garantie de stabilité. Elle permet de bâtir un mix souverain, pilotable et compatible avec les objectifs climatiques européens.

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