L’hydrogène vert en est aujourd’hui, où l’énergie solaire en était il y a dix ans, selon GlobalData

La nouvelle n’est pas passé inaperçu. Le fabricant d’électrolyseurs irlandais Fusion Fuel, coté au Nasdaq, a pris la décision de travailler avec la société libanaise d’ingénierie et de construction Consolidated Contractors Company pour développer des usines d’hydrogène vert au Moyen-Orient, aux pays des dynasties pétrolières. Richard Thompson, directeur éditorial chez MEED, entité de GlobalData, donne son point de vue sur ce rapprochement : « Pendant près d’un siècle, les abondantes réserves d’hydrocarbures accessibles au Moyen-Orient ont placé les pays du Golfe au centre d’une économie mondiale particulièrement gourmande en gaz. Les territoires qui étaient en grande partie désertiques au milieu du XXème siècle sont aujourd’hui devenus des économies pétrolières florissantes. Cependant, alors que le monde s’efforce de lutter contre le changement climatique en décarbonant les sources d’énergie et en réduisant l’utilisation des combustibles fossiles, les producteurs de pétrole du Moyen-Orient ont identifié une nouvelle opportunité qui, espèrent-ils, les maintiendra au cÅ“ur de l’écosystème énergétique mondial tout au long du 21ème siècle : l’hydrogène vert. »

L’hydrogène vert solaire, le pétrole de demain

 

L’hydrogène n’en est qu’à ses débuts en tant que carburant commercialement viable. Reste que produit de manière durable en utilisant des énergies renouvelables pour alimenter l’électrolyse de l’eau, l’hydrogène peut fournir de grandes quantités de carburant propre. De plus, cela permet aux producteurs du Moyen-Orient de stocker et de transporter l’autre source d’énergie dont ils disposent en abondance: la lumière du soleil. Il est déjà possible d’envisager de vastes fermes solaires à travers les déserts du Moyen-Orient qui seront utilisées pour produire de l’hydrogène propre. C’est cette vision qui a déclenché une série de récents accords d’investissement dans l’hydrogène vert à Abu Dhabi, Dubaï, Égypte, Jordanie, Maroc, Oman et Arabie Saoudite. Beaucoup d’autres suivront.

«Cependant, le coût d’un hydrogène vert à base de solaire demeure un obstacle de taille. À l’heure actuelle, il est beaucoup moins coûteux de produire de l’hydrogène bleu comme sous-produit des combustibles fossiles que d’utiliser l’énergie solaire et l’électrolyse. Tant que l’hydrogène vert ne deviendra pas compétitif sur le plan des prix, il ne pourra tenir sa promesse. À cet égard, l’hydrogène vert se trouve actuellement dans une position similaire à celle de l’énergie solaire il y a dix ans. Les progrès technologiques et les économies d’échelle réduiront les coûts de production d’hydrogène vert au cours des dix prochaines années, ce qui signifie que les investissements marquants annoncés aujourd’hui ne sont que l’étincelle d’une flambée à long terme des dépenses liées aux projets d’hydrogène vert dans le Région » conclut Richard Thompson.

 

 

 

 

Cet article est publié dans Actualités. Ajouter aux favoris.

Les commentaires sont fermés