L'autoconsommation photovoltaïque, la révolution disruptive de l'énergie solaire

Tribune André Joffre, PDG de TECSOL

L’association du numérique et de l’électricité solaire trouve un nouveau champ d’application avec « l’autoconsommation collective » qui vient d’être approuvée par ordonnance. Tecsol* et Sunchain** inventent l’art de créer des réseaux électriques virtuels privés sur le réseau physique public géré par Enedis.

Combien de fois a-t-on entendu qu’il était impossible d’auto-consommer l’énergie solaire produite sur son propre toit ? Hérésie. Cela a toujours été possible, mais les informations sur le sujet, judicieusement relayées, ont toujours laissé croire le contraire. Depuis l’après-midi du mercredi 15 février, le débat est clos. Le Parlement a définitivement adopté le projet de loi relatif à l’autoconsommation d’électricité et à la production d’électricité à partir d’énergies renouvelables. Ce projet de loi ratifie l’ordonnance du 27 juillet 2016 relative à l’autoconsommation d’électricité. Une avancée sans précédent qui ouvre grandes les portes d’une révolution solaire disruptive ! Avec la baisse annoncée des prix des modules, cette avancée législative est capitale pour notre domaine d’activité. L’autoconsommation est en effet le seul secteur du solaire qui échappe à la régulation des volumes par appels d’offres.

Des panneaux solaires sur pilotis

La nouvelle loi bientôt promulguée permet donc de doter la France d’un cadre légal qui facilite le développement de l’autoconsommation. Elle reconnaît notamment l’autoconsommation collective au sein des bâtiments ou des éco-quartiers. Sur un plan technique, la loi redéfinit également un nouveau périmètre pour l’autoconsommation, non plus au niveau de l’antenne basse tension mais à l’aval des transformateurs. Concrètement, cette disposition veut dire que l’autoconsommation peut désormais s’appliquer à un nombre beaucoup plus significatif de logements et de résidences. A Rivesaltes, dans les Pyrénées-Orientales, un nouveau lotissement de trois cents lots va sortir de terre et sera alimenté par une centrale solaire installée sur les trois hectares du bassin d’infiltration d’eau. Les modules seront perchés sur des pilotis sans conflit d’usage en matière de gestion du foncier. Ce type d’opérations devrait fleurir à l’accoutumée au sein de ces bassins à double fonctions eau/énergie.

Sunchain : la digitalisation de l’énergie solaire

Sous l’effet de la loi, les électrons verts peuvent également désormais être injectés dans les colonnes montantes des bâtiments et répartis dans les logements, les bureaux ou les commerces avec un effet de foisonnement. Les interdits sont levés. En la matière, l’autoconsommation signe là le développement de l’énergie digitale. Pour dispatcher cette énergie, la start-up SunChain est d’ailleurs en train de mettre au point une blockchain qui sera capable de comptabiliser l’énergie solaire et l’énergie du réseau pour chaque logement et de certifier ces mesures via des pas de temps très courts. La blockchain permet ainsi de constituer une multitude petits réseaux virtuels sur le réseau physique public. Une révolution qui intéresse Enedis au plus haut point. Sur ce schéma, nous sommes déjà en train de travailler sur des projets collectifs de mille logements en autoconsommation avec la métropole Perpignan Méditerranée, mais aussi sur des projets de tertiaire avec le Conseil Départemental des Pyrénées-Orientales. Ironie de l’histoire le siège de SunChain est à Sorède au cÅ“ur des Albères là où est né, il y a cent ans, le premier four solaire de l’histoire de l’humanité. L’histoire scientifique du solaire, une rayonnante tautologie catalane !

* Tecsol est une société de technologie, crée en 1983, spécialisée dans les études solaires
** Sunchain est une spin-off de Tecsol, labellisées « GreenTech verte » par le Ministère de l’environnement, de l’énergie et de la mer, qui développe des blockchain dans le domaine de l’électricité solaire

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