Cité de l’Environnement Des capteurs plein Nord dans le cadre d’une réflexion globale

A Saint-Priest, en Région Rhône-Alpes, un immeuble de bureaux d’un genre particulier est sorti de terre ces derniers
mois. Vitrine technologique en matière d’efficacité énergétique et de déploiement des énergies renouvelables, cette Cité de l’Environnement répond aux normes de la RéglementationThermique 2020. Et le solaire photovoltaïque d’occuper une large place dans ce salmigondis de technologies. Quitte à se tourner vers le Nord !

« Je vous l’avoue. Cela a été un cas de conscience. Lorsque Thierry Roche nous a présenté le dossier avec un champ solaire au Nord, j’ai tout de suite dit qu’on ne voulait pas de cela chez nous. En fait, dans le cadre du projet de bâtiment à énergie positive,
nous n’avions pas vraiment le choix. Nous avions des impératifs par rapport au productible exigé. Il en résulte que ces capteurs exposés au Nord ont un petit quelque chose de surprenant mais rien d’aberrant » explique Pascal Choffez, ingénieur chez Tenesol et responsable technique de la mise en place de l’installation photovoltaïque
de cette Cité de l’Environnement.

Au NOOOOOR D

En tout, l’installation photovoltaïque s’étend sur 1300 m² pour une puissance installée de 168 kWc. Les modules bi-verres ou opaques, c’est selon, ont été mis en place suivant des systèmes d’intégration pluriels : Surfa 5® – SMAC SVX – structure en verrière, structure sur sheds. A ce titre, cette Cité de l’Environnement s’affiche comme un véritable laboratoire de l’intégration photovoltaïque. « En toiture, les capteurs sont posés sur des platines avec la solution d’étanchéité SMAC. Ils sont légèrement inclinés à 4% ce qui les rend autonettoyant par grande pluie. Il est à noter qu’aujourd’hui, cette solution n’obtiendrait pas le tarif intégré. Pour l’obtenir, il faudrait installer les capteurs sans aucune pente, dans le champ de la toiture, comme il est stipulé dans l’arrêté. Pour le reste, la Cité de l’Environnement joue également la transparence photovoltaïque avec une verrière et des sheds en brise soleil qui sont donc tournés vers le Nord » renchérit Pascal Choffez. Au NOOOOORD, dirait même Michel Galabru. Dès que cet ingénieur ès photovoltaïque fait visiter la Cité de l’Environnement, c’est la première des choses qu’il dit. Comme pour désamorcer les questions gênantes qui pourraient suivre. « En fait, à bien y regarder, ces brise-soleil ont une faible inclinaison. On ne perd ainsi que 10%. C’est tout à fait jouable, notamment dans une stratégie de construction globale où le photovoltaïque apporte sa contribution » se persuade Pascal Choffez.
Thierry Roche, l’architecte du projet, ne dit pas autre chose. « Il faut aller contre les idées reçues. Avec des sheds légèrement inclinés vers le Nord, nous avons des gains de lumière dans l’atrium de 450 m² ainsi que quelques apports caloriques en hiver et aux intersaisons. Cela crée une ambiance superbe et permet d’économiser de l’électricité etde la production de chaleur. La vie à l’intérieur du bâtiment profite de cette exposition des brise-soleil. Et cela est bien l’essentiel. C’est ce que nous recherchons. Voir plus loin que le bout de son nez, dans une vision globale. » estime l’architecte lyonnais. Dont acte.

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