Vu d’Espagne : selon « Energias Renovables », les parcs solaires de moins de 5 mégawatts sont ceux qui font baisser la facture

Iberdrola, un parc solaire de 500 MW à Badajoz; Endesa, un complexe de plus d’1 GW à Teruel ; Cobra (Groupe ACS), encore près de 500 MW à Murcie… Face aux mégaparcs solaires, l’Association des producteurs d’énergie photovoltaïque en Espagne(Anpier) propose une transition énergétique soutenue sur les installations de moins de 5 MW. Ces mini-parcs évitent les coûts liés au développement des grandes infrastructures qui sont nécessaires pour répondre aux besoins des méga-parcs (baissant ainsi la facture d’électricité), évitent les pertes de transport, rééquilibrent le réseau et offrent une garantie de fourniture. Explications !

Anpier, l’Association des producteurs d’énergie photovoltaïque, prévient que le désordre dans l’installation de macro parcs de production d’énergie renouvelable réduit la solidité du système électrique et, d’autre part, rendra la facture d’électricité plus chère. Pour cette raison, il exhorte les administrations à envisager la nécessité de réserver, au moins, 20 % de la puissance de chaque nœud d’évacuation pour des installations de moins de 5 MW, puisqu’elles garantiraient l’approvisionnement dans les régions, sans coupler les factures à la facture des surcoûts de production à grande échelle : infrastructures et pertes d’énergie dans les transports.

Une garantie d’approvisionnement plus efficace

Une conception ordonnée et plus distribuée – rappelle Anpier – renforcerait l’alimentation en tous les points de maille du réseau et, par conséquent, apporterait de la fermeté au système et une garantie d’approvisionnement plus efficace, puisque les nœuds ne seraient pas saturés et dépendant de quelques installations, ce qui pourrait conditionner l’approvisionnement local en raison d’une panne, d’un arrêt ou de toute autre circonstance technique ou commerciale.Miguel Ángel Martínez-Aroca, président d’Anpier estime ainsi qu’ « accélérer notre nécessaire transition énergétique ne doit pas être synonyme de précipitation, au contraire, cela nécessite une mesure diligente dans la prise de décision, car les succès et les erreurs auront un impact profond sur l’avenir de notre territoire et dans l’économie de nos régions “. Il considère ainsi que ” la transition énergétique, urgente et prioritaire, nécessite toutes sortes d’équipements et de technologies renouvelables. Le besoin de grands parcs est assumé, en coexistence avec des parcs moyens et petits, ainsi que avec des installations d’autoconsommation individuelles et collectives”.

Jusqu’à 15 % de l’énergie est perdue

L’argument d’Anpier est le suivant : les grandes installations, en produisant d’énormes quantités d’énergie, doivent l’acheminer vers d’autres points de consommation éloignés, car la grande quantité d’électricité qu’elles génèrent n’est pas absorbée par la demande qui se trouve à proximité. Ainsi, ils doivent utiliser des transformateurs qui élèvent l’énergie produite vers les lignes à haute tension et de transmission, puis la transforment en tensions plus basses. Cela se traduit par des pertes importantes dans le transport et la transformation, et aussi dans le besoin de plus d’infrastructures et de leur entretien, qui sont transférés à la réception d’électricité du consommateur. Dans ce processus d’élévation/abaissement de la tension et de son transport, jusqu’à 15 % de l’énergie est perdue, et couplée à une augmentation très considérable des coûts de compensation des réseaux.

La production PV est plus en harmonie avec la consommation de proximité

De plus, les méga parcs saturent les points d’évacuation et empêchent les initiatives locales/sociales, non seulement pour les ventes via le réseau, mais aussi les collectivités énergétiques et l’autoconsommation individuelle ou collective qui souhaitent vendre leurs excédents. De l’avis de l’association ibérique, du fait de ses caractéristiques techniques, la production photovoltaïque est plus en harmonie avec la consommation de proximité, étant moins adaptée aux grandes productions, qui nécessitent de transformer d’énormes volumes de MWh en haute tension et de les acheminer sur de longues distances, pour les transformer plus tard à des tensions inférieures. Selon Anpier, les petits parcs photovoltaïques, de moins de 5 MW (10 hectares de surface), ne nécessitent pas de très hautes tensions ni de gros transports. L’énergie produite est consommée à proximité et transite par le réseau de distribution, évitant ainsi les infrastructures et minimisant les pertes. Un vrai sujet de réflexion pour les territoires et les développeurs en France ! Et si dans les centrales PV »small était beautiful » ?

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