La revue Science vient de désigner la « croissance des énergies renouvelables dans le monde » comme la Percée scientifique de l’année 2025 (Breakthrough of the Year). Parmi les précédents lauréats de cette distinction figurent le vaccin contre la Covid-19 (2020) et la découverte du boson de Higgs (2012).
C’est la première fois que des avancées dans le secteur de l’énergie sont ainsi reconnues comme une percée majeure par la revue. Plusieurs rapports publiés plus tôt cette année ont mis en évidence l’ampleur avec laquelle les énergies renouvelables sont en train de transformer le marché mondial de l’énergie :
- Le rapport Global Electric Mid-Year d’Ember, publié en octobre, montre que le solaire et l’éolien ont dépassé la croissance de la demande mondiale d’électricité au premier semestre 2025. Il indique que les renouvelables ont atteint plus d’un tiers du mix électrique mondial (34,3 %) sur cette période, dépassant pour la première fois le charbon (33,1 %).
- Les installations solaires ont augmenté de 64% dans le monde au premier semestre 2025, toujours selon Ember.
- Le rapport Renewables 2025 de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), également publié en octobre, prévoit que la capacité mondiale de production d’électricité renouvelable augmentera de près de 4 600 GW entre 2025 et 2030, soit le double du rythme de déploiement observé sur les cinq années précédentes (2019-2024).
Malgré un contexte politique défavorable aux États-Unis, cette reconnaissance montre que la transition des énergies fossiles vers les énergies renouvelables est non seulement bien engagée mais elle s’accélère.
Dans son Edito dont le titre Soleil ne laisse planer aucun doute, il est écrit qu’une lueur d’espoir est apparue dans l’année 2025 ayant présenté de nombreux défis préoccupants pour la science : ce fut la première année où la production mondiale d’électricité à partir d’énergies renouvelables, notamment éolienne et solaire, a dépassé celle issue du charbon. La situation s’est approchée dangereusement du « pic carbone » ce point où les émissions de combustibles fossiles atteignent leur maximum à l’échelle mondiale avant de commencer à diminuer. Ce cap pourrait désormais être franchi d’ici quelques années. Ces évolutions encourageantes sont principalement dues à la plus grande disponibilité des technologies solaires et éoliennes et à la baisse du coût des batteries au lithium pour alimenter les voitures électriques et stocker l’énergie solaire. Rappelant la remarque de David Gelles, journaliste au New York Times : « Les panneaux solaires chinois sont littéralement la forme d’énergie la moins chère que la Terre n’ait jamais connue ».

