Refroidir sans réchauffer la planète : lancement de deux appels à projets sur la climatisation et le froid du futur

Ségolène Royal, ministre de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie, lance avec l’ADEME deux appels à projets pour soutenir les innovations dans les systèmes de climatisation et de froid plus écologiques, qui contribueront à la réduction des émissions de gaz à effet de serre, sans impacts sur la couche d’ozone. En effet, la grande majorité des systèmes de production de froid pour la climatisation ou les usages industriels utilisent des gaz dont les impacts négatifs sur le climat sont aujourd’hui avérés.

Appel à projets pour la recherche et le développement de technologies de production de froid plus écologiques

Ouvert jusqu’au 2 octobre, ce premier appel à projets permettra aux industriels français de développer des activités nouvelles, dans une logique de croissance verte, en stimulant l’innovation dans ce domaine. Il concerne les systèmes de réfrigération et de climatisation pour le conditionnement d’air des bâtiments résidentiels et tertiaires (bureaux, hôtellerie, commerces, EPHAD, crèches) :
- climatiseurs et pompes à chaleur individuels dont la puissance « froid » est inférieure ou égale à 12 kW ;
- refroidisseurs de liquide, pompes à chaleur et climatiseurs à détente directe dont la charge en fluides devra être limitée. Les technologies utilisant l’eau glacée ainsi que la détente directe sont également concernées.

Appel à projets pour aider à la production à l’échelle industrielle de technologies de production de froid plus écologiques

Ce second appel à projets concerne les équipements ou technologies mûrs sur le plan technique mais qui nécessitent des investissements de production afin de présenter une offre compétitive par rapport aux technologies utilisant des réfrigérants à fort impact climatique. Les secteurs ou technologies visés sont le froid commercial, le transport frigorifique, la climatisation individuelle monobloc et les groupes de production d’eau glacée.

Les projets devront mobiliser des technologies n’employant pas de fluide faisant l’objet d’une restriction ou interdiction, même différée, au titre du protocole de Montréal ou dans le cadre règlement européen relatif aux gaz à effet de serre fluorés. La production de froid pour la climatisation automobile, de bureaux, d’habitat, dans le cadre industriel (agroalimentaire, par exemple) ou encore commercial (meubles réfrigérés de la grande distribution ou transport frigorifique, par exemple) a longtemps utilisé des gaz nocifs pour la couche d’ozone, interdits par le Protocole de Montréal.

S’ils ne présentent plus d’impact sur la couche d’ozone, les gaz les plus fréquemment employés aujourd’hui, principalement les hydrofluorocarbures (HFC), aggravent le réchauffement climatique. Ils pourraient représenter jusqu’à 20 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre en 2050. Les secteurs de la climatisation et du froid constituent ainsi un véritable enjeu en matière de lutte contre le réchauffement climatique. L’Europe a d’ores et déjà retenu un objectif de réduction de l’ordre de 80 % des HFC d’ici à 2030.

Proposer des technologies permettant de répondre aux besoins de froid sans impacter la couche d’ozone et le climat, c’est l’objectif des différents projets menés par de petites et moyennes entreprises, et des grands groupes français portant sur de nouveaux équipements utilisant des fluides frigorigènes moins impactants ou sur de nouvelles technologies telles que la climatisation solaire, le froid magnétique, le froid thermochimique, le froid cryogénique ou encore les systèmes de rafraîchissement par pompage d’eau de mer en grande profondeur.
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