L’annonce de la suspension du dispositif MaPrimeRénov’ remet en cause la continuité et la stabilité de la politique de transition énergétique. C’est une décision brutale, n’ayant fait l’objet d’aucune concertation avec les professionnels concernés, qui va déstabiliser le secteur de la rénovation énergétique des logements.
Enerplan partage de longue date la nécessité de sortir les fraudeurs du marché de la rénovation énergétique. Mais le coup d’arrêt proposé revient à sanctionner les professionnels vertueux. C’est un coup dur porté à l’industrie du solaire thermique, qui espérait des vents porteurs avec le plan d’action pour la filière appelé par la PPE. Ainsi, Enerplan a travaillé de longue date avec le ministère pour juguler les fraudes à l’installation d’équipements solaires thermiques.
Si la fraude à MaPrimeRénov’ se concentre aujourd’hui sur la rénovation globale, le soutien au mono-geste ne devrait pas être suspendu afin de ne pas paralyser le marché pendant plusieurs mois. C’est un premier pas vers des travaux progressifs de rénovation globale, qui permet aux ménages de s’équiper d’un chauffe-eau solaire, d’un système solaire combiné ou d’une PAC solaire afin de réduire leur facture d’énergie dès la mise en service.
Pour Richard Loyen, délégué général d’Enerplan, « plutôt que chercher des ajustements avec les acteurs de la rénovation, le gouvernement a choisi de stopper toute la dynamique et de jeter le bébé du mono-geste avec l’eau du bain de la rénovation globale. C’est catastrophique. S’il faut évidemment lutter contre la fraude, il ne faut pas casser le marché du mono-geste qui est un vecteur de diffusion des équipements solaires qui est bien régulé ».
Enerplan appelle le gouvernement à retrouver l’exigence de stabilité et de visibilité nécessaires à la bonne conduite des politiques énergétiques et renoncer au signal désastreux que constitue la suspension d’un dispositif reconnu par tous comme vertueux. S’il faut prendre le temps de revoir la régulation de la rénovation globale, le dispositif de soutien au mono-geste ne doit pas être suspendu au 1er juillet.