Nicolas Sarkozy confirme son intention de « conforter durablement la filière nucléaire française »

« Arrêter le développement et la modernisation de la filière nucléaire française serait porter un coup absolument fatal à la compétitivité de notre économie. » C’est en ces termes que Nicolas Sarkozy, président de la République, confirme son intention de « conforter durablement la filière nucléaire française » lors d’un discours prononcé vendredi 25 novembre 2011, sur le site de la centrale d’Areva-Tricastin dans le Vaucluse. « Je n’ai pas l’intention de brader l’héritage que mes prédécesseurs m’ont laissé », garantit Nicolas Sarkozy, estimant que la politique nucléaire française faisait jusqu’à présent l’objet d’un consensus « vieux de plus de 65 ans », « qui réunissait la droite et la gauche », et « que personne n’avait jugé bon de remettre en question ».

Tout au long de son discours, ainsi qu’auprès des salariés de l’usine Isover Saint-Gobain rencontrés quelques heures avant, le président a insisté sur la nécessité de maintenir « l’accès à une énergie peu chère », condition « absolument essentielle pour la compétivité des usines françaises ». « Une hausse de 10 % du prix de l’électricité représente automatiquement un milliard d’euros de coûts supplémentaires pour l’industrie française », prévient-il. De fait, « mettre un coup d’arrêt au développement et à la modernisation de la filière nucléaire » porterait « un coup très dur à l’activité et à l’emploi » en France.

« Notre parc de centrales nucléaires fait vivre une filière industrielle qui représente 240 000 emplois », chiffre le chef de l’État. L’arrêt des réacteurs français s’apparenterait donc à « un cataclysme » pour la filière ainsi que pour « tous les bassins d’emplois » concernés par ses retombées économiques.

Quant aux activités dites électro-intensives, qui « assurent 150 000 emplois », consacrent « 5 à 15 % du prix de revient de leur produit » au paiement de leur facture d’électricité et « font face à la concurrence des pays émergents », elles subiraient, en cas de renoncement à l’atome, des « délocalisations massives », assure Nicolas Sarkozy aux salariés de l’usine d’Isover Saint-Gobain.

« UN SYSTÈME DE SÛRETÉ MONDIALEMENT RECONNU »

« Nous avons mis en place dans notre pays un système de sûreté reconnu au niveau mondial », poursuit le président. « Je ne ferai aucun compromis sur la sûreté », ajoute de surcroît le chef de l’État, « et en la matière, ce qui compte avant tout, c’est l’indépendance, la transparence et l’expertise des organismes chargés de la sûreté ».

Nicolas Sarkozy rappelle également qu’à la suite de la catastrophe de Fukushima, la France « [a] immédiatement décidé d’en tirer les conséquences », en confiant à l’ASN (Autorité de sûreté nucléaire) la réalisation d’un audit de sûreté « sur toutes les installations nucléaires », « conduit en totale transparence » et dont les résultats seront connus « au début de l’année 2012 ». Il évoque également le « rapport sur les coûts du nucléaire » qu’il a demandé à la Cour des comptes et qui devrait être rendu à la même période.

« NOUS MAINTIENDRONS L’EPR DE PENLY »

Le chef de l’État souhaite « déveloper des projets en France comme à l’export ». De fait le projet de construction d’un second EPR à Penly sera maintenu en cas de second mandat de la majorité présidentielle. « Le lancement de nouveaux projets en France est une condition indispensable pour projeter notre savoir-faire à l’exportation », explique Nicolas Sarkozy, avant d’ajouter que « là aussi des dizaines de milliers d’emplois sont en jeu ».

Par ailleurs, le président entend « poursuivre l’innovation » dans le domaine nucléaire, et rappelle qu’un milliard d’euros est consacré à la filière dans le cadre du « grand emprunt », avec notamment, la réalisation d’un démonstrateur de réacteur de quatrième génération.

LES RENOUVELABLES « N’ONT PAS VOCATION SE SUBSTITUER » AU NUCLÉAIRE

Faisant référence à l’accord de majorité parlementaire conclu entre le Parti socialiste et EELV le mardi 15 novembre qui prévoit la fermeture de 24 réacteurs d’ici 2025, Nicolas Sarkozy déclare : « Ceux-là même qui proposent le démantèlement total ou partiel de notre filière nucléaire proposent de lui substituer les énergies renouvelables », mais « la filière des énergies renouvelables n’a pas vocation à se substituer à la filière nucléaire ».

En cause, une production intermittente qui nécessiterait « de construire un nombre important de centrales à gaz » et des coûts trop élevés. « Le coût de production de l’énergie photovoltaïque représente cinq à dix fois celui de l’électricité nucléaire », évalue Nicolas Sarkozy. Quant à celui de l’électricité produite par les éoliennes, il est « le double de celui de l’énergie produite par le parc nucléaire ».

« Il ne faut pas revenir à l’époque du Moyen ge où on se méfiait du progrès ; il faut croire en la science », conclut le président de la République, d’après qui , « le nucléaire est l’intérêt supérieur de la France ». (D’après l’AEDD)

Extraits de l’intervention en vidéo:

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