L’Italie opte pour un déconfinement du solaire à marché forcée à grands coups de crédits d’impôt

Les annonces d’aide au photovoltaïque en Italie ont fait l’effet d’une bombe dans le monde du solaire. Le gouvernement vient en effet de mettre en place des crédits d’impôts plus qu’incitatifs pour les améliorations énergétiques des bâtiments et pour le solaire. Ainsi, les projets photovoltaïques avec stockage peuvent désormais bénéficier d’un crédit d’impôt  à 50% avec  un plafond photovoltaïque à 2400€/kWc et un plafond stockage à 1000€/kWh. Autre crédit d’impôt qui ne laisse pas indifférents les acteurs de l’efficacité énergétique, celui affiché  à 110% pour l’isolation thermique et le remplacement des systèmes de climatisation et de chauffage en logements collectifs et en maisons individuelles.

« Ce sont des opportunités incroyables avec quelques mises en garde cependant. Par exemple, le photovoltaïque, les pompes à chaleur, les batteries, etc. ne sont éligibles dans le scénario de 110% que s’ils sont couplés à une amélioration en termes de performance énergétique du bâtiment d’au moins deux classes. Donc, nous parlons là de rénovation profonde. Cependant, le crédit d’impôt peut être transféré à des opérateurs externes afin qu’il soit possible d’en profiter sans investir un seul euro » précise David Moser, chercheur à l’institut des EnR (EURAC) de Trente en Italie. En ce qui concerne la génération d’énergie photovoltaïque, il semble ​que le système de facturation nette ne sera pas disponible et que la part injectée dans le réseau sera donnée à tire gratuit, ce qui paraît légitime au vu de l’aide apportée.

Les personnes les plus intéressées en ce moment par ces nouvelles conditions  sont celles qui vivent dans des résidences multi-appartements en copropriétés, mais elles ne sont pas autorisées à se réunir physiquement pour le moment pour prendre une décision en termes d’investissements en raison de la crise sanitaire. Pour profiter de cette manne fiscale, les opérations doivent être réalisées et payées d’ici la fin de 2021. Le temps est donc primordial même s’il a déjà été évoqué une prolongation jusqu’en 2022/2023. « En février dernier, le parlement a voté une loi sur les communautés énergétiques renouvelables et l’autoconsommation collective jusqu’à 200 kW. Le ministère du développement économique réfléchit à la rémunération de la production renouvelable pour l’autoconsommation collective en plus des systèmes de facturation nette. Il est certain que le marché devrait être en plein essor dans ces conditions ! Reste à savoir si la chaîne de valeur est prête à absorber la demande à venir ? » conclut David Moser.

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