Liquidation judiciaire de Crosslux mardi 27 février : avis aux investisseurs, pour sauver une techno prometteuse

La sentence est tombée mardi 27 février dernier. La start-up provençale (Rousset- 13) spécialisée dans la technologie des couches minces solaires (CIGS) est entrée en éclipse totale : liquidation judiciaire prononcée par le tribunal de commerce. Le 27 novembre 2017, de gris nuages s’amoncelaient déjà dans le ciel de Crosslux avec sa mise redressement judiciaire suivie d’un plan social qui avait vu les effectifs passés de 20 à 10 personnes. Pourtant, les deux fondateurs de Crosslux, Pierre-Yves Thoulon et Marc Ricci espéraient encore en début d’année 2018. « Nous étions à cours de cash. Nous cherchions 2 millions d’euros. Mais nos actionnaires n’ont pas voulu remettre au pot et nous n’avons pas trouvé les investisseurs susceptibles de relever le défi. Il est difficile de trouver des investisseurs prêts à mettre de l’argent dans l’industrie, qui plus est pour des technos innovantes » précise Piere-Yves Thoulon.

Le dépôt de bilan était donc devenu incontournable. Pourtant les deux startupers y croient encore : « Il est assez frustrant de voir disparaître ainsi 25 ans de R&D et des dizaines de millions d’euros investis tout au long de ces années. Nous continuons à y croire. La valeur à neuf de l’outil industriel se monte 10 millions d’euros. Nous avons deux mois pour nous retourner et trouver des personnes bienveillantes capables de ressusciter la technologie et redémarrer l’outil » poursuit l’ingénieur chercheur en quête de résilience.

Crosslux a déjà développé des prototypes de laboratoires, certes de petites dimensions 15×15, mais autour d’une techno viable qui fonctionne sans dégradation du procédé CIGS initial pour l’obtention de la transparence. Le résultat est visuellement très intéressant. « Cette technologie dispose d’un avenir certain dans le BIPV, un marché mondial considérable qui demeure encore une niche avec quelques produits très perfectibles. Sur le papier, le coup est jouable et l’activité rentable. Pourquoi pas d’ailleurs ne pas rebondir avec des industriels verriers ? » s’interroge Pierre-Yves Thoulon qui n’a pas lâché prise même après la liquidation judiciaire. L’appel est lancé. Pour ne pas laisser définitivement mourir une pépite de l’énergie solaire française.

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