Les réactions à la tribune anti renouvelable des LR ne se sont pas faites attendre

« En plein épisode caniculaire, l’obsession anti-renouvelables de Bruno Retailleau et ses amis masque en réalité le climato-scepticisme qui sous-tend leurs propositions, ainsi que le renoncement à l’autonomie énergétique de notre pays » affirme péremptoire Jules Nyssen. Le président du Syndicat des énergies renouvelables a pris la plume pour répondre à la tribune signée par Bruno Retailleau, François-Xavier Bellamy et Julien Aubert, prônant la fin des “subventions publiques” pour l’éolien et le photovoltaïque et une priorité absolue au nucléaire. Et autant dire qu’il est agacé.

“Ce n’est pas en prônant le renoncement face au changement climatique ou en proposant des solutions irréalisables que l’on fera avancer le débat énergétique en France”, a estimé Jules Nyssen, dans un post jeudi sur LinkedIn.

S’en remettre au seul nucléaire ou à l’hydroélectricité “est en réalité un renoncement à l’électrification donc à la sortie des énergies fossiles avec à la clé le maintien de nos dépendances à la Russie et autres pays exportateurs de ces ressources dont nous ne disposons pas”. Or, souligne Jules Nyssen, le nucléaire “ne produira pas un électron nouveau avant 2038 au mieux” et sa production “est conditionnée par les évènements climatiques” tandis que l’hydroélectricité a “un potentiel de développement très limité”.

La position défendue dans cette tribune revient à remettre en cause la souveraineté de la France et “est totalement contraire à celle portée par le gouvernement”, avait estimé mercredi soir Agnès Pannier-Runacher, la ministre de la Transition écologique. Le ministre de l’Industrie Marc Ferracci, également membre du parti macroniste Renaissance, avait lui aussi vivement réagi à cette prise de position de LR sur l’énergie. “Croire que sortir de la dépendance aux énergies fossiles et aux pays qui les produisent peut se faire en abandonnant les énergies renouvelables et en mettant au chômage les salariés de leurs filières, est une vue de l’esprit – et une position frontalement opposée à la ligne du Gouvernement”, a-t-il affirmé.

« A l’heure où le Haut Conseil pour le Climat vient de rappeler la nécessité d’accentuer nos efforts de décarbonation et où les rodomontades de Donald Trump ou de Vladimir Poutine imposent de construire au plus vite notre indépendance et notre souveraineté énergétique, il y a certainement mieux à faire que d’amputer notre pays de l’un de ses moyens les plus efficaces de répondre à ces enjeux ! » poursuit le SER.

Des diatribes qui sont même remontées jusqu’au pus haut de l’Etat, à savoir le président de la République en déplacement à Roquefort. Appelant à ne pas « tout caricaturer » et à sortir « des lubies », le président a insisté : « On a besoin de renouvelable (…). Ce n’est pas une bonne idée de dire qu’on ne va plus faire de renouvelable dans notre pays, qu’on ne va plus investir ». Quelques heures plus tard, il persiste et signe, appelant « chaque ministre » à « s’occuper des affaires pour lesquelles il est nommé ». « Si on se met à avoir des ministres qui s’occupent de tout, ça ne s’appelle plus un gouvernement ! » Dont acte!

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