Les dirigeants africains s’engagent à poursuivre une croissance verte et inclusive – Déclaration de Nairobi

Les dirigeants africains ont clôturé le Sommet africain du climat, qui a duré trois jours, en appelant la communauté mondiale à agir de toute urgence pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, à honorer l’engagement de fournir 100 milliards de dollars de financement climatique annuel aux pays en développement, et à rendre rapidement opérationnelle la facilité pour les pertes et dommages convenue lors de la COP27 de l’année dernière à Charm el-Cheikh, en Égypte.
De leur côté, les dirigeants africains se sont engagés à élaborer et à mettre en œuvre des politiques, des réglementations et des mesures incitatives pour attirer les investissements locaux, régionaux et mondiaux dans la croissance verte et les économies inclusives.

Dans leur Déclaration de Nairobi sur le changement climatique et leur appel à l’action, les dirigeants africains se sont engagés, entre autres, à :

  • accélérer davantage l’opérationnalisation de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf),
  • renforcer l’industrialisation verte à travers le continent en donnant la priorité aux industries à forte intensité énergétique afin de déclencher un cycle vertueux de déploiement des énergies renouvelables et d’activité économique, en mettant particulièrement l’accent sur la valorisation des richesses naturelles de l’Afrique,
  • redoubler d’efforts pour augmenter les rendements agricoles grâce à des pratiques agricoles durables, afin de renforcer la sécurité alimentaire tout en minimisant les impacts négatifs sur l’environnement.

Selon la déclaration, il faudra mobiliser davantage de capitaux pour le développement et l’action climatique, en particulier l’adaptation. Les dirigeants ont également appelé à une refonte de l’infrastructure financière mondiale actuelle, qui, selon eux, ne répond pas aux besoins des pays en développement.

Dans son discours de clôture, le président kenyan William Ruto a souligné la richesse du continent : le potentiel de l’Afrique est « constitué d’un capital humain incomparablement jeune, résilient et motivé, d’une richesse en ressources naturelles et d’un potentiel en énergie verte ».

Ces qualités, a-t-il ajouté, « définiraient l’avenir des opportunités mondiales pour une prospérité sans précédent et un nouveau paradigme d’industrialisation qui respecte l’environnement et soutient la capacité de notre planète à maintenir la biodiversité ».

La déclaration de Nairobi tient compte de la demande des jeunes Africains de jouer un rôle plus important dans la prise de décision en matière d’action climatique, comme le montre une déclaration de la jeunesse juste avant le Sommet africain du climat qui a été présentée au président Ruto. La déclaration de la jeunesse préconise également la création accélérée d’une banque verte mondiale et d’un nouveau pacte financier mondial qui donneront la priorité aux jeunes et à leurs intérêts dans le financement de la lutte contre les changements climatiques.

Le Sommet africain du climat a débouché sur d’importants engagements en plus de la déclaration. Le président désigné de la COP28, Sultan Al Jaber, a annoncé une initiative de 4,5 milliards de dollars impliquant plusieurs entités basées aux Émirats arabes unis et Africa50 pour développer 15 gigawatts d’énergie propre en Afrique d’ici 2030. Ce financement devrait attirer au moins 12,5 milliards de dollars de financement supplémentaire provenant de sources multilatérales publiques et privées.

L’envoyé spécial des États-Unis pour le climat, John Kerry a annoncé un nouvel engagement de l’administration Biden de 3 milliards de dollars par an pour soutenir l’adaptation dans le cadre de l’initiative américaine PREPARE.

Le président du Groupe de la Banque africaine de développement Akinwumi Adesina, a annoncé la mise en place d’une facilité d’un milliard de dollars afin d’accélérer le financement de la lutte contre les changements climatiques pour les jeunes entreprises africaines.

Dans ses remarques aux dirigeants réunis, M. Adesina a souligné que « l’Afrique doit développer ses propres marchés du carbone, fixer correctement le prix de son carbone et transformer son vaste puits de carbone en nouvelles sources d’énormes richesses. L’Afrique ne peut pas être riche en nature et pauvre en argent ». Il a également déclaré que l’Afrique devait réévaluer ses richesses en comptabilisant la juste valeur de ses abondantes ressources naturelles, y compris ses vastes forêts qui séquestrent le carbone.

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