Le bilan énergétique de la France en 2014 : pic de production, plancher de consommation

L’année 2014 a été la plus chaude depuis 1900 en France et dans le monde. En particulier, l’hiver doux s’est traduit par des besoins en chauffage inférieurs de 7 millions de tonnes équivalent pétrole (Mtep) par rapport à une année moyenne. La consommation d’énergie primaire réelle est passée sous la barre symbolique des 250 Mtep, un plancher qu’elle n’avait pas franchi depuis 1995. Alors que la demande a baissé, la production nationale d’énergie primaire a augmenté pour la deuxième année consécutive : à 139 Mtep, soit un peu plus d’un Mtep par rapport à 2013. La production d’électricité nucléaire explique ce surcroît de production.

La facture énergétique de la France s’est réduite de 17 % par rapport à 2013

Le déficit des échanges physiques d’énergie s’est donc nettement réduit en 2014, de 10 Mtep, et s’est établi sous 114 Mtep. Un niveau aussi bas n’avait plus été observé depuis 1988. Le taux d’indépendance énergétique a bondi en 2014 à 55,8 %, un niveau encore jamais atteint.
cette réduction des importations nettes d’énergie s’est ajouté un repli des cotations des produits énergétiques sur les marchés internationaux et européens.

En conséquence, la facture énergétique de la France s’est réduite de 17 % par rapport à 2013. environ 55 milliards d’euros, elle a retrouvé un niveau proche de celui du début des années 1980. Même hors impact des températures chaudes de 2014, donc corrigée des variations climatiques, la consommation d’énergie primaire est passée de 275 Mtep, son maximum en 2005, à 257 Mtep, soit – 2 Mtep par an en moyenne, confirmant la tendance à la baisse initiée au milieu des années 2000. La consommation finale énergétique s’est élevée à 150 Mtep en
2014 ; niveau bas jamais retrouvé depuis 1996. Elle a diminué d’un peu plus de 1 % par rapport à 2013, dans tous les secteurs à l’exception des transports où elle est restée stable.

2014 : pic de la production primaire nationale, à 139 Mtep, les renouvelables à la traîne

Parallèlement à ces besoins énergétiques en baisse, la production nationale d’énergie primaire a augmenté pour la deuxième année consécutive, à 139 Mtep, soit un peu plus d’un Mtep par rapport à 2013. Le niveau de production des centrales nucléaires explique en grande partie ce résultat : elles ont produit 3 Mtep d’électricité de plus qu’en 2013. près de 114 Mtep en 2014 elles sont néanmoins restées assez loin du plus haut niveau atteint de 118 Mtep en 2005. A contrario, la production d’électricité renouvelable s’est contractée de plus de 6 %. La forte progression des filières éolienne et photovoltaïque n’a pas compensé le repli de la production hydraulique (environ – 11 %) dû aux conditions climatiques moins favorables qu’en 2013.

La production d’énergie primaire provenant des énergies renouvelables thermiques et de la valorisation des déchets a également diminué de plus d’un Mtep, à 16,3 Mtep. L’essentiel de la baisse provient de la moindre production de bois-énergie, principale filière renouvelable en France, qui serait passée de près de 10 Mtep à 8,7 Mtep entre 2013 et 2014, en raison de l’hiver doux. Mais ce recul affecte également d’autres filières : valorisation des déchets (renouvelables ou non) et pompes à chaleur. La croissance de filières en essor, mais encore très minoritaires (biogaz, solaire thermique, biocarburants), n’a pas compensé ces baisses. Enfin, la production en France d’énergies fossiles (pétrole, gaz naturel, charbon), déjà marginale, a continué à décroître avec la fin de l’injection, sur le réseau, de gaz naturel provenant du gisement de Lacq, depuis octobre 2013. Les infimes productions de charbon et de pétrole brut sont restées stables. Ensemble, ces trois filières ont produit en 2014 moins de 1,5 Mtep en diminution de 300 ktep par rapport à 2013.
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