Hamid Batoul, Schuco France réagit aux nouvelles mesures gouvernementale

Je trouve un aspect positif dans ces nouvelles mesures gouvernementales : on parle enfin du solaire de manière positive et nous avons l’impression que tout d’un coup faire du solaire n’est plus interdit. Manière positive de parler du solaire mais toujours aussi restrictive, contrôlée, calculée…à la française. L’administration contrôle tout kWh produit sur le territoire qu’elle qu’en soit la source. Je considère que le reste des mesures ne peuvent malheureusement pas relancer un marché ayant perdu ses compétences : la filière a tout simplement été décimée, il faudra du temps pour reconstruire le modèle photovoltaïque français. Et de toute façon, ces mesures ne contiennent aucune vraie ambition pour la filière.

Un volume d’1 GWc par an (encore faut-il l’atteindre) est dans la continuité de la PPI 2009. A ce rythme, nous atteindrons au mieux 8 à 10 GWc en 2020, c’est-à-dire un doublement des objectifs peu ambitieux de la PPI. La place du photovoltaïque dans le mix électrique français sera alors d’une dizaine de TWh, donc moins de 2 % de la production électrique en 2020. Est-ce cela la transition énergétique ?

Nous nous réjouissons du volume cible de 400 MW par an ? Ce volume est installé en 3 semaines en Allemagne.
AO de 500 MW/an ? Ce volume est traité en quelques jours par l’administration allemande pendant que nos AO mobilisent tout un ministère pendant 2 ans !

Les projets d’AO sont en outre délivrés à des tarifs largement supérieurs à ce que sait faire la filière. On accusera ensuite le PV d’être trop cher et de consommer une partie importante des ressources de la CSPE. En 10 ans de tarifs d’achat, l’Allemagne a installé près de 40 GWc et créé 100 000 emplois dans le secteur photovoltaïque. L’ambition est même de supprimer ce tarif lorsque la puissance totale installée atteindra 52 GWc. Là-bas le solaire est une énergie, ici c’est une contrainte.

Il existe une seule solution pour garantir une vraie transition énergétique avec les ENR : libérer le solaire et l’éolien, les 2 piliers du processus, du carcan administratif, supprimer les AO, permettre à chaque citoyen qui le veut de consommer sa propre énergie et permettre aux professionnels de ces 2 filières de s’exprimer uniquement en termes économiques : Nous atteignons le stade de la compétitivité ! Les ENR sont une chance formidable de créer une dynamique économique mais aussi sociale comme jamais le monde n’a connu jusqu’à maintenant.

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