Groupe de travail sur l'autoproduction de l'électricité renouvelable : La messe est-elle déjà dite ?

Philippe Martin a tenu promesse. Le 22 octobre dernier, lors du congrès de l’UFE (Union Française de l’Electricité), il a annoncé le lancement d’une réflexion sur l’autoproduction de l’électricité renouvelable. La première réunion de ce groupe de travail aura lieu le 9 décembre prochain dans les locaux du Conseil Supérieur de l’Energie sous l’égide de la Direction générale de l’énergie et du climat. Les invitations viennent d’arriver dans les boîtes aux lettres des acteurs concernés. On y retrouve les représentants des pouvoirs publics, les gestionnaires de réseaux, les acteurs des énergies renouvelables (EDF, E.ON, GDF-Suez, Total Saint-Gobain, Solairedirect), les syndicats professionnels, les acteurs du stockage et de la gestion des systèmes électriques (ALSTOM, Schneider Electric), les organismes de recherche (INES et CSTB) et les pôles de compétitivité Capenergies et DERBI. Et c’est justement là que le bât blesse. « La moindre des choses serait une représentation équilibrée des différentes collèges de la gouvernance. Il est inacceptable par exemple que les PME, les maires, les PNR, les associations de défense de l’environnement etc soient absentes. Par ailleurs, ce groupe de travail est censé préparer un projet de loi. Où sont les parlementaires ? Il est également inacceptable que certains groupes d’intérêts soient sur représentés. Ce sont quand même les PME du solaire les premières concernées » s’insurge un avocat spécialiste du droit de l’environnement.

Le programme prévisionnel est d’ores et déjà bien défini par la DGEC. Huit séances sont au programme, une de lancement, six de travail et une de synthèse. Les thèmes abordés : Impact de l’autoproduction sur les réseaux électriques, le stockage et la maîtrise de l’énergie/ Les enjeux en termes de R&D et Innovation, l’impact de l’autoproduction sur les taxes locales et le financement des réseaux, le modèle économique de l’autoproduction, les financements des projets et du stockage et les problématiques juridiques. « Je suis stupéfait de voir un groupe de travail ainsi présenté, ainsi présidé, ainsi composé, ainsi doté d’une méthode de travail sur un chantier aussi déterminant pour l’avenir de la filière. Tout est programmé par avance, rien n’est co-construit. Le rapport semble déjà écrit à l’avance et devrait se borner à lister les « problèmes graves » que pose l’autoconsommation. Tous les acteurs concernés sont en droit d’exiger un processus démocratique, ouvert, transparent et sincère » poursuit dépité l’homme de droit. Selon cet expert, d’ores et déjà, la messe est dite. Avec un objectif en ligne de mire : Retarder voire empêcher coûte que coûte l’autoproduction de se mettre en place.

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