En redressement judiciaire, Elifrance peine à trouver dans le photovoltaïque un relais de croissance

Combien de PME françaises en difficulté ou en mal de croissance à la fin des années 2000 ont cru voir dans le photovoltaïque une nouvelle activité porteuse de tous les espoirs pour leur développement et le maintien de l’emploi ? Une grosse dizaine a du tenter sa chance dans ce qui allait devenir un miroir aux alouettes face au rouleau compresseur chinois. La société Elifrance dernière usine française spécialisée dans les cartes électroniques Flextronics pour des industriels comme Sagem notamment, y a crû. Comme les autres. La production de panneaux photovoltaïques a ainsi été créée sur ce site industriel de La Talaudière, propriété de Saint-Etienne Métropole, à partir du rachat en 2010 de la dernière usine française du fabricant de cartes électroniques Flextronics par le groupe italien Pufin Power. Elle comptait alors 150 personnes.

Les difficultés dans la commercialisation des cartes électroniques couplées aux effets du moratoire et à la crise européenne du photovoltaïque ont impacté les deux activités de l’usine qui s’est mise à tourner au ralenti dès 2012, avec des périodes de chômage technique et des licenciements à la clé. Le projet de contrat avec la société GHT Global Energy (marque Thomson), annoncé début 2014, qui devait déboucher sur la fourniture de près de 6 000 modules par mois, « a été un gros coup de communication qui a débouché sur pas grand chose », a confié un représentant syndical. Aujourd’hui, la filiale française du groupe italien ne compte plus que 101 salariés à La Talaudière. Depuis le 23 juillet dernier, elle a même été placée en redressement judiciaire.

Dans un communiqué, le Président Directeur Général d’Elifrance Massimo Pugliese a confirmé qu’Elifrance n’avait aucune dette auprès des banques et que sa société était propriétaire de toutes les installations et machines et que celles-ci avaient été entièrement autofinancées. « Elifrance n’a aucun contentieux financier avec ses fournisseurs à l’exception d’une créance de contestation comportant une position débitrice auprès de sociétés impliquées. Les seules dettes majeures concernent les institutions françaises (Urssaf, le Trésor public et Saint-Etienne Métropole ndlr). Cette procédure est mise en place afin d’obtenir un échéancier de paiement auprès des institutions s’étalant sur une longue durée, ceci est rendu possible par la loi, uniquement dans ce cadre précis. Cette procédure permettra aussi la mise en place d’un plan qui prévoit une totale polarisation de l’activité de Elifrance dans le secteur du photovoltaïque avec une éventuelle augmentation de la capacité productive » a poursuivi le PDG.

L’année 2014 a été marquée par un recul de 25% du chiffre d’affaires d’Elifrance, à 10,5 millions d’euros, avec un niveau de pertes qui est resté autour de 2,4 millions, contre 14,7 M€ en 2013, (déjà avec 2,4 M€ de pertes).

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