Centrale solaire du Soler d'Arkolia Energies : et le solaire devint une évidence philosophique

Après l’inauguration de son nouveau siège social à Mudaison dans l’Hérault le 14 juin, les responsables de la société Arkolia Energies ont inauguré la veille du solstice d’été, le 20 juin dernier, la plus grande centrale solaire sur trackers dans la ville du Soler (Pyrénées-Orientales) en présence de Gérard Larcher, président du Sénat. Une actualité riche pour cette PME spécialisée dansles EnR capable de sortir un kWh solaire à, à peine un peu plus de 6 centimes d’€ le kWh rendu possible grâce au partenariat avec Optimum Trackers. Histoire d’une réussite technologique franco-française qui prouve que le solaire est devenue l’une des énergies les plus compétitives de la planète !

Parler de l’énergie solaire amène parfois à des transgressions philosophiques étonnantes. C’est le propre d’une énergie dont la magie opère entre les photons du soleil et le silicium de la terre. Quelque chose qui nous échappe, de l’ordre de la transcendance. A l’heure de son discours inaugural pour la centrale solaire du Soler, Gérard Larcher, le président du Sénat, a laissé tomber son discours préparé pour partir dans des envolées lyriques où Saint-François d’Assises a côtoyé Niki de Saint-Phalle, où l’espérance l’a disputé à l’irénisme. « Le soleil, véritable dieu chez les inuits, c’est le moment où la vie est possible. Le soleil, c’est le cÅ“ur de notre civilisation » philosopha-t-il avant de redevenir pragmatique et de féliciter les acteurs de cette centrale et d’en appeler à « une restauration de la confiance dans les énergies renouvelables et à une sortie des postures idéologiques ». Oui aux EnR, ne les chargeons des pêchés de Sodome et Gomorrhe » a-t-il conclu avec l’emphase du commencement. On le voit l’énergie solaire stimule toutes les imaginations et bouscule les cadres établis et les façons de penser.

Débroussaillage écologique

Mais qu’est-ce qui a donc mis Gérard Larcher dans tous ses états ? Situé à 10 km à l’ouest de Perpignan, la ferme solaire du Soler dispose d’une puissance de 15,3 MWc combiné à la technologie de trackers. Ces derniers sont équipés d’un logiciel de pilotage permettant de suivre la courbe du soleil d’Est en Ouest et augmente les rendements de la centrale de plus de 15 % par rapport à une installation classique. L’ensemble a été raccordé au réseau par Enedis en mars 2016 mais les premières études du projet ont été lancées en 2009.Le but était de pouvoir redonner de la valeur à des terres en friches qui ne pouvaient plus être exploitées. Le site choisi pour le projet se trouve sur le domaine de Mme et M. Nadal, qui ont eu très tôt la volonté et la persévérance pour accompagner le développement de ce projet en vue de réhabiliter ce site. La route a été longue pour voir sortir de terre la première centrale solaire de France sur trackers.
A l’époque, ceux sont les équipes d’EDF EN qui planchent sur le sujet et qui développent les premières configurations… Finalement, quelques années plus tard, alors que le projet étant en phase d’avortement, Arkolia Energies le reprend et décide de le développer en tant que producteur d’électricité pour son propre compte. C’est alors une belle aventure qui commence pour la PME Héraultaise qui comptait, à l’époque, 25 salariés. Le projet a été repensé, optimisé et a fait appel à de la technologie des trackers de la société marseillaise Optimum Trackers ainsi qu’à l’expérience de l’entreprise catalane SOTRANASA. Il a fallu, bien évidemment, prendre en compte certains spécificités du site : zone inondable sur une partie, terres sur un ancien lit de rivière ce qui veut dire avec d’innombrables pierres.

90% d’adéquation avec la demande avec des trackers contre 80% avec une centrale classique

Avant de débuter l’installation de la ferme solaire, de nombreuses études environnementales ont été réalisées afin de mesurer les éventuels impacts écologiques sur les milieux naturels. Le but étant de permettre à ces terres appauvries de retrouver leur fertilité originelle. De ce fait, le démantèlement est, dors-et-déjà prévu à la fin du bail emphytéotique avec recyclage de tous les éléments. Fondations par battage de pieux permettant d’ancrer la structure profondément tout en assurant la stabilité des rangées de panneaux sans excavation, fossé ou bétonnage. Pourquoi avoir choisi des trackers ? « Pour l’optimisation de la production, la réduction du nombre de panneaux permettant de préserver le site et ses habitats sauvages. Cela nous permet de suivre la courbe du soleil (d’Est en Ouest) au fur et à mesure de la journée et donc de produire environ 15 % de plus qu’avec des structures fixes généralement orientées plein Sud. Cela permet également de lisser la production dans la journée, du matin au soir, avec une meilleure adéquation entre la demande et la production. Nous atteignons 90% d’adéquation avec la demande avec des trackers contre 80% avec une centrale classique » souligne Laurent Bonhomme, fondateur Arkolia Energies. Parmi les innovations de cette centrale, on note que le fonctionnement des trackers est effectif grâce à un seul moteur par ligne de capteurs ce qui permet une circulation dans les allées où s’ébattent des moutons débroussailleurs. Un logiciel de contrôle de la nébulosité du ciel permet également d’optimiser la production en positionnant les capteurs à plat par forte nébulosité. « Une technologie qui augment la production d’environ 1% sur une année » confirme Madyan De Welle, l’un des fondateurs d’Optimum Trackers. Un mot du tarif d’achat. Cette centrale du Soler est la dernière en France soumise au tarif T5, soit un peu plus à peine de 6 centimes d’€ le kWh. Une prouesse qui valait bien les louanges politico-philosophiques du président du Sénat !

Encadré

Quelques chiffres

15,3 MWc de puissance pour 24 GWh de production annuelle
1607 kWh/kWc/an de productible
99 000m² de surface nette de panneaux, soit 60 000 modules et 2500 trackers nécessaires pour alimenter 7000 foyers soit 100% de la population du Soler.
Projet de 45 hectares sur deux zones pour un investissement de 16 millions d’euros.
3200 tonnes de CO2 économisées
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