Arnaud Mine, président de EU PV SEC : Philippe Martin doit venir à notre rencontre »

Arnaud Mine, président de EU PV SEC : « Le nouveau ministre de l’écologie Philippe Martin doit venir à notre rencontre »

Appelez-le monsieur le président. Déjà président de la société UrbaSolar et de SOLER la branche solaire du Syndicat des Energies renouvelables, Arnaud Mine est également, en cette année 2013, président de EU PVSEC, la 28ème Conférence et Exposition Européennes sur l’Energie Solaire Photovoltaïque qui se tiendra à Paris du 30 septembre au 4 octobre prochain. L’occasion rêvée pour évoquer son rôle de président de cette conférence majeure pour le solaire photovoltaïque mondial mais aussi de faire un point sur la filière solaire française en plein désarroi !
Plein Soleil : Quel va être votre rôle, en tant que président de cette conférence EU PV SEC ?

Arnaud Mine : C’est déjà un grand honneur pour moi d’avoir été choisi pour assumer cette fonction. En tant qu’ambassadeur de EU PVSEC, je serai en charge d’accueillir les délégations internationales et les décideurs politiques français et étrangers. Je présiderai les comités qui attribuent les prix notamment au scientifique de l’année. Je délivrerai chaque jour des éléments de synthèse sur les conférences importantes qui auront lieu. Je serai également une sorte de point de liaison entre cet événement international et la filière photovoltaïque française.

« Il y a urgence à reprendre les discussions avec Philippe Martin »

PS : Le nouveau ministre sera là ?
AM : Nous l’avons invité à venir ouvrir cette conférence d’envergure internationale. Il nous a malheureusement indiqué le 21 août dernier que son agenda ne lui permettait pas d’être présent. Croyez-moi, je le regrette. Nous allons essayer de le relancer. Sur l’ensemble de la semaine, le ministre Philippe Martin doit pouvoir dégager un peu de son temps pour venir à notre rencontre afin qu’il voit de ses propres yeux les capacités industrielles de la filière, les entreprises à développer, les marchés à aller chercher, les innovations, les enjeux stratégiques pour la France. Ce serait un terrible rendez-vous manqué !

PS : La filière photovoltaïque française a, tant besoin que cela, de renouer le dialogue avec les politiques ?
AM : Vous savez, nous sommes encore sous le choc de l’éviction de Delphine Batho. Ce départ a, hélas, mis un point final à des discussions compliquées notamment autour du cahier des charges inadapté de l’appel d’offre du 16 septembre. Tout est tombé à l’eau. Les sujets de fonds ont été reportés à la rentrée. L’appel d’offres, façonné par une administration incompétente, est tout sauf un tremplin pour la filière. Les professionnels font le grand écart pour répondre. Il s’agit d’un outil pour survivre, pas plus. Et les infos qui nous arrivent ne vont pas dans le bon sens comme la baisse du budget du ministère de l’écologie de 7%. La presse continue ses attaques, appuyée par le rapport de la cour des comptes sorti cet été et très à charge contre la filière. Le militantisme anti photovoltaïque fait de la résistance. Il y a urgence à reprendre les discussions avec le gouvernement et Philippe Martin. EU PVSEC est l’opportunité rêvée pour cela.

Tous les compteurs pourraient être au vert. Et pourtant

PS : Qu’attendez-vous des conclusions du débat sur la transition énergétique ?
AM : Le débat pose question et ne semble pas avoir dégagé de consensus. J’attends justement de voir les conclusions. La profession a accepté cette année de réflexion au cours de laquelle des mesures d’urgence peu adaptées qui ont été prises. Nous demandons maintenant qu’une vision se mette en place. Nous demandons au gouvernement juste un peu audace, d’être novateur sans être révolutionnaire. Tout le monde est d’accord pour les 20 GW en 2020. Ces 20 GW peuvent se réaliser sans impact budgétaire, sans vertige financier. Seul le passé coûte cher désormais. Il faut mettre en place des modalités d’action et des principes forts, tel que l’autoconsommation. Tous les compteurs pourraient être au vert.
PS : Qu’est-ce qui bloque ?
AM : Les archaïsmes jouent à fond. Le solaire français fait face à des frictions avec le secteur électrique traditionnel et à l’administration toute puissante qui n’a de cesse de mettre des freins. Les Schémas Régionaux de Raccordement, les fameux S3R ENR sont encore une forme de tentative de tuer la filière en renchérissant le coût du raccordement. Et que dire de l’accord sino-européen sur le photovoltaïque sensé protéger l’industrie européenne. Il fige le coût des modules photovoltaïque pour une durée indéterminée dans une filière qui, a contrario, évolue très rapidement. C’est un frei supplémentaire à l’évolution.
PS : Comment sortir de cette situation d’aporie ?
AM : Seule la volonté politique peut nous faire avancer. Les objectifs du Syndicat des Energies Renouvelables et de SOLER sont clairs : Travailler pour atteindre une constance dans la volonté publique et pour se développer dans la transparence. En un an, nous avons changé deux fois de ministre. Nous attendons désormais un signal politique clair de Philippe Martin.

Encadré

EU PVSEC, une conférence d’envergure planétaire

EU PVSEC constitue la plus importante plateforme européenne de dialogue entre la recherche, l’industrie et les entreprises de la filière solaire photovoltaïque. Arnaud Mine représentera la vision des industriels à la Conférence. Il sera assisté par le vice-Président, Jean-Pierre Joly, Directeur Général de l’Institut National de l’Energie Solaire (INES), France, expert dans la recherche et membre du comité scientifique consultatif international de l’EU PVSEC. Ce Comité est coordonné par Giovanni De Santi, Directeur de l’Institut Energie et Transports, Joint Research Centre, de la Commission européenne.
Parallèlement à la Conférence, l’Exposition EU PVSEC, rassemblera les entreprises et les organisations photovoltaïques solaires du monde entier pendant trois jours. L’exposition sera la vitrine des technologies de la filière solaire photovoltaïque et de ses prestataires de services. La 28ème EU PVSEC mettra en évidence les progrès réalisés dans la recherche, le développement technologique et les processus de production. Elle réunira les spécialistes de l’industrie et constituera la plus importante plateforme internationale de dialogue entre la recherche et l’industrie. Elle sera également l’occasion de faire un point sur les politiques dans le secteur de l’énergie solaire photovoltaïque.

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