Oxymore énergétique

Transition : Passage graduel d’un état à un autre. Disruptif : « qui tend à une rupture ». La transition énergétique et sa loi éponyme prépare le futur énergétique de la France, avec un mix énergétique censé évoluer tout en fluidité tel un fondu enchaîné de cinéma. Les technologies et notamment les technologies digitales qui sont au cÅ“ur de cette transition énergiques sont en revanche disruptives à l’instar d’un jump cut entre deux images.

Accoler le terme disruptif à la transition énergétique, c’est comme évoquer « l’obscure clarté qui tombe des étoiles ». Oxymore énergétique improbable d’une révolution qui ne veut pas dire son nom, ici en France.

Partout dans le monde, les énergies renouvelables et le solaire en particulier bouleversent la donne. L’effondrement des prix des cellules de silicium couplé désormais à la chute annoncée des prix des batteries de stockage qui ont été les stars du salon Intersolar de Munich ouvrent la porte à tous les possibles. L’argument de la variabilité ne tient plus et vacille à l’instar de la rente fossile ou nucléaire des tenants de l’ancien monde.

Outre Atlantique, Elon Musk, patron emblématique de Tesla et cousin du boss de Solar City aux Etats-Unis, a dévoilé ce printemps sa batterie destinée aux maisons individuelles, PowerWall (7 ou 10 kWh). En à peine une semaine, il en a vendu 38 000 unités. Le rêve de l’autonomie énergétique est désormais caressé par nombre de familles californiennes. Vous avez dit disruptif ?

Porté par les technologies du numérique, les énergies renouvelables se déploient partout à vitesse grand V. Les pays émergents, l’Afrique axent leur développement sur les énergies propres sans passer par la case fossile. La notion de transition énergétique n’aurait-elle pas déjà vécu ? Celle de production d’énergie décentralisé n’est, en tous les cas, déjà plus un oxymore !

Cet article est publié dans Actualités. Ajouter aux favoris.

Les commentaires sont fermés