Yannick Jadot fustige une France tournée vers les énergies du passé

Jeudi 19 mars et vendredi 20 mars se tiendra le Conseil européen sur Bruxelles qui devra, entre autres, fixer de nouvelles orientations aux fins de la mise en place d’une Union de l’énergie. Yannick Jadot, eurodéputé écologiste, porte-parole du groupe des Verts sur le climat, qui a eu accès aux documents encore en discussion dénonce les logiques de contre-révolution énergétique qui entachent ces négociations clés :

On voit ici la mainmise du nouveau Président du Conseil européen Donald Tusk sur le futur énergétique de l’UE, persuadé qu’il peut dicter sa politique au Parlement européen et aux États membres. Selon lui, l’équation est simple : la solution à plus de sécurité d’approvisionnement au sein de l’UE, c’est le développement des ressources « indigènes » une ruse sémantique qui inclut non seulement les sources renouvelables mais aussi le gaz de schiste, le nucléaire et les techniques controversées de capture et stockage du carbone issu des énergies fossiles. Alors que pour l’instant, aucune mention de mesures d’efficacité énergétique, la solution pourtant la plus évidente et la moins coûteuse !

En 2008, avec l’adoption de son paquet énergie climat 2020, l’Europe s’engageait dans une véritable transition énergétique fondée sur l’efficacité énergétique et les renouvelables et appuyée par des directives et une gouvernance européenne. Avec le paquet 2030, c’est le retour des nationalismes énergétiques et de la confusion. On ne parie plus sur les économies d’énergie et l’efficacité mais on instrumentalise la sécurité énergétique pour réintroduire les gaz de schiste. On ne parle plus de renouvelables mais de « bas carbone » pour réintroduire le nucléaire.

La France ne sort malheureusement pas de son ambiguïté. Elle tente à la fois de renforcer les conclusions du Conseil sur la préparation de la COP21 mais, sur la transition énergétique indispensable à la baisse des émissions, elle joue la carte des pays européens les plus réactionnaires, en particulier la Pologne et la Grande-Bretagne. C’est un pari tactique risqué et peu crédible, tout particulièrement à quelques mois de la grande Conférence de Paris sur le climat qui devra scellée un accord ambitieux et global de lutte contre le dérèglement climatique. »

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