Malgré une prise de conscience politique et une demande croissante des consommateurs, les énergies renouvelables sont à la peine. Il y 8 mois, l’État décide la suppression du système de traçabilité de l’électricité verte qui permettait aux utilisateurs de choisir librement la provenance de leur électricité. Une décision qui vient s’ajouter aux nombreuses autres difficultés du secteur : la puissance installée des parcs éoliens s’effondre, le tarif d’achat du kWh photovoltaïque est en baisse Une situation qui met à mal l’ambition déclarée de produire à l’horizon 2020, 23 % des énergies que nous consommons à partir de sources renouvelables.
Face à l’urgence de la situation, Observ’ER, l’Observatoire des énergies renouvelables, adresse à Mme Delphine Batho une lettre ouverte dans laquelle il la prie de clarifier la situation en nommant l’organisme en charge « de la délivrance, du transfert et de l’annulation des garanties d’origine de l’électricité produite à partir des sources renouvelables
ou par cogénération ». Extraits.
« Il y a en effet une extraordinaire réticence à comprendre ou à admettre que l’électricité est un bien comme un autre, et qu’il n’est ni plus ni moins stratégique que le pétrole ou la farine. Pourquoi n’y aurait-t-il pas aujourd’hui des électrons «élevés en plein air», «Label Rouge» ou «bio» ? »
« Un système de certification de l’électricité d’origine renouvelable, mise en place par l’Observatoire des énergies renouvelables existe depuis plus de 10 ans mais il est interdit depuis le 1er janvier 2012. Pourquoi ? »
« Littéralement spolié, Observ’ER s’est opposé à ce que la gestion de la traçabilité de l’électricité verte soit remise, sans autre forme de procès, à un opérateur directement désigné par la puissance publique. Observ’ER a obtenu, in extremis, l’organisation d’un appel d’offres pour concourir à une délégation de service public lui permettant, en cas de succès, d’exercer le métier qu’il avait inventé et qu’il pratiquait en tout bien tout honneur depuis
10 ans ! »
« En l’absence d’informations, nous sommes donc condamnés à faire des hypothèses sur les intentions de votre administration. Joue-t-elle l’enlisement d’un système dont elle ne veut fondamentalement pas ? De quoi a-t-elle peur ? Que les consommateurs choisissent majoritairement les énergies renouvelables et que cette demande excède les capacités de production d’énergies renouvelables françaises ? Que la transition énergétique s’en trouve quelque peu facilitée ? »
« Madame la Ministre, délier les énergies renouvelables de leurs entraves et mettre en place un système de traçabilité européen et indépendant signerait une avancée démocratique majeure : celle qui permettra aux citoyens, aux collectivités et aux entreprises de choisir librement l’origine de leur énergie. la veille de la Conférence environnementale de mi-septembre, qui lancera le grand débat sur la transition écologique, il serait dommage que vous n’examiniez point le travail exemplaire de l’Observatoire des énergies renouvelables. »
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