Colloque du SER : de belles perspectives pour les énergies renouvelables malgré un environnement énergétique complexe

Après avoir rappelé que l’année 2015 restera marquée, pour les secteurs des énergies renouvelables, par deux évènements majeurs – la promulgation de la loi de transition énergétique pour la croissance verte et l’Accord de Paris -, et qu’elle aura été une année utile pour leur développement en France comme dans le reste du monde, Jean-Louis Bal, Président du SER, a fait le point sur la situation des filières dans un contexte de prix du pétrole particulièrement bas et d’un prix de l’électricité déprimé.

Désaccord sur la neutralité tehnologique

Concernant les énergies renouvelables productrices de chaleur, il a rappelé que « les niveaux de prix des énergies fossiles portent sérieusement atteinte à ces installations », qu’elles soient dans le domaine résidentiel, tertiaire ou industriel. Pour ce qui est des énergies renouvelables électriques, même si leur compétitivité croît considérablement, leur développement pourrait être freiné par le prix du marché de gros de l’électricité européen. Ce dernier est tiré vers le bas par les moyens de production les plus carbonés, et obère tout investissement dans n’importe quelle nouvelle infrastructure de production. « C’est pourquoi, le SER plaide pour un prix du carbone européen permettant de flécher naturellement les investissements vers les énergies renouvelables dans les domaines de la chaleur, de l’électricité et des transports ».

Présentant les autres chantiers de l’année à venir, Jean-Louis Bal a évoqué le projet de directive européenne, dans laquelle certains voudraient introduire des appels d’offres « à neutralité technologique ». Le Président du SER exprime le désaccord total de la profession sur un tel dispositif qui réduirait à néant, non seulement les efforts en matière de R&D, mais également les filières industrielles que les entreprises ont bâties. Ces dispositifs priveraient enfin les mix énergétiques de la complémentarité des différentes énergies renouvelables.

Inquiétudes dans les ZNI

Concernant la politique énergétique de la France, Jean-Louis Bal a rappelé que les filières EnR attendent avec impatience le décret fixant la Programmation Pluriannuelle de l’Energie (PPE), qui déclinera le programme de travail de ses entreprises. Si le dernier projet présenté répond aux attentes des filières matures éolien, solaire photovoltaïque, chaleur -, il demeure néanmoins insatisfaisant pour les filières émergeantes – éolien en mer, énergies marines, biogaz pour lesquelles une industrie robuste reste à consolider.

Le Président du SER a également exprimé les inquiétudes des entreprises présentes dans les Zones Non Interconnectées (ZNI), qui constatent des projets de PPE particulièrement peu ambitieux pour les énergies renouvelables, ne leur permettant pas d’être aux rendez-vous qui leur sont fixés : 50% d’EnR en 2020, 100% en 2030. « Le contexte international montre que les investissements dans les énergies renouvelables continuent de croître. La France, en s’engageant dans la transition énergétique, donne à ses entreprises les moyens d’agir avec les territoires et de développer leurs marchés sur la scène internationale », a conclu Jean-Louis Bal.
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