Discours de l’ambassadeur de Chine en France lors de la Conférence DERBI 2012 à Perpignan

Monsieur le Président de la Conférence,
Madame la Présidente du Conseil General,
Mesdames et Messieurs,

Je tiens tout d’abord à vous remercier, Monsieur le Président de m’avoir associé aux travaux de cette 7eme Conférence Internationale Derbi.

Mais avant de me mettre en conformité avec l’ordre du jour que vous m’avez indiqué, je me permets d’apporter quelques éclairages sur la présence d’un Ambassadeur chinois, certes basé à Paris, mais dont la fonction à première vue n’a pas de lien évident avec les discussions animées dans cette magnifique salle. Les raisons en sont multiples et en tête des quelles je mettrais la convergence entre vos discussions et les efforts de mon pays à développer les énergies renouvelables. Ensuite, le contexte de nos relations bilatérales notamment dans les domaines qui nous intéressent m’incite à vous en parler. La troisième raison, qui n’est pas la moins importante, c’est que depuis mon arrivée en France il y a quatre ans, je n’ai pas eu jusqu’à présent l’occasion de connaitre Perpignan. Or vue son histoire et patrimoine, sa richesse culturelle, sa place comme «centre du monde», il s’agit évidemment d’une lacune impardonnable à laquelle je me suis décidé de remédier. Ceci étant dit voilà le moment venu de vous parler du parallèle entre ce que vous faites ici à Perpignan et ce que nous faisons là-bas en Chine.

Dès le début, votre Conférence a focalisé toute son attention sur les énergies renouvelables sous ses différents aspects. Chez nous les objectifs sont identiques, seuls les paramètres sont différents par rapport à l’Europe en général et à la France en particulier. Une population de 1,3 milliard dans un pays en développement où l’urbanisation ne représente que 50%, et l’industrialisation accélérée nécessite une forte croissance de la consommation énergétique. L’assiduité de la mission ne réduit en rien les efforts. Depuis 2006, nous appliquons avec beaucoup de rigueur cette politique du développement durable, en fermant une grosse quantité (plus de 2100) de centrales thermiques et des usines industrielles de petites tailles qui polluent énormément, en encourageant les investissements dans l’énergie propre et renouvelable. En 2011, la capacité hydro-électrique installée a dépassé 200 000 MW. Dans le domaine éolien et solaire, la capacité de production électrique a atteint respectivement 47 000 MW et 3000 MW. Nous allons continuer à poursuivre ce parcours pour les années à venir. D’ici à 2015, la part des énergies non fossiles dans la consommation d’énergie primaire devra atteindra 11.4%, contre 8.3% en 2010. L’intensité de consommation énergétique sera réduite de 16%, l’intensité carbonique de 17% par rapport à 2010. Trois grands axes pour réaliser cet objectif : améliorer l’efficacité énergétique, développer l’énergie renouvelable et promouvoir la coopération internationale.

J’en viens à la deuxième réflexion que je souhaite partager avec vous, celle portant sur les opportunités de nos coopérations dans ce contexte favorable du partenariat franco-chinois. La Chine et la France sont liées d’amitié et d’attirance réciproque depuis des siècles. Inutile de préciser qu’avec le temps qui passe nos relations couvrent aujourd’hui de vastes domaines: du dialogue politique aux échanges culturels; des voitures françaises (qui ont d’ailleurs probablement une part de responsabilité dans les embouteillages des villes chinoises) aux Airbus; des échanges commerciaux aux investissements croisés; de simples touristes aux étudiants échangés. En somme, le partenariat sino-françaises est entre dans une nouvelle période pleine de promesse.

Plus précisément sur les énergies nouvelles et renouvelables, nos coopérations sont fructueuses depuis 30 ans à commencer par le nucléaire civil. Ces dernières années, les deux gouvernements ont décidé de porter ces coopérations à une vitesse supérieure en mettant sur pied des éco-quartiers dans trois grandes métropoles chinoises. L’idée consiste à y rassembler toutes les technologies françaises, tel que maison économe d’énergie, traitement d’eau usée et déchet de ménage, et en faire des projets-phare susceptibles a être multiplies. Concernant les énergies renouvelables, je me réjouis de la participation de l’Université de Perpignan à la formation des ingénieurs chinois dans le cadre de l’Institut Chine-EU pour l’énergie propre et renouvelable. J’en profite pour saluer son accueil des étudiants et stagiaires chinois qui portent l’avenir de nos coopérations.

Par contre, la décision récente de la Commission européenne d’ouvrir une enquête d’anti-dumping sur les produits photovoltaïque chinois me parait allant a l’encontre des nos intérêts communs. Puisque dans ce secteur, l’Europe excelle dans les recherches et développement, épuisement et matières premières, quant à la Chine, elle travaille plutôt en usine de fabrication de panneaux et composants de batteries photovoltaïques. A travers cette répartition du processus, l’Europe vends ses polysilicium et équipements à la Chine et la Chine exporte les panneaux dont l’installation nécessite d’importante création d’emploi. Seule une valorisation des atouts de l’Europe et de la Chine par les avantages comparatifs dus à la mondialisation permet un développement soutenu de ce secteur prometteur. D’autant plus que la Chine deviendra d’ici 2020 le premier marché mondial des énergies nouvelles. C’est donc ce double message, celui de confiance en nos relations bilatérales et celui de coopérations dans les domaines qui nous concernent aujourd’hui que je viens vous apporter. En souhaitant une pleine réussite de la 7eme édition de la Conférence internationale Derbi, je vous remercie de votre aimable attention et patience.

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