Quel sort pour le BePOS (Bâtiment à énergie positive) dans la Loi de Transition Energétique ? Commençons par la bonne nouvelle. Dans la proposition de décret, on retrouve le bonus de constructibilité de 30% soit une indéniable valorisation d’actifs. « Sur un projet de 100 m², le BePOS permet de construire 130 m² et d’en renforcer la valeur économique » précise un expert. Venons-en au bémol ! Déjà la dérive sémantique du projet de décret qui évoque les BePOS ou les bâtiments exemplaires. Bâtiment exemplaire veut-il dire que le maître d’ouvrage peut se passer de production d’énergie. Il n’y a qu’un pas.
Mais pire encore pour Germain Gouranton spécialiste du BIPV, la réalisation d’un BePOS serait soumise à certification. « Passer par les fourches caudines d’une certification pour le BePOS est synonyme de renchérissement du prix de la construction. Pourquoi un organisme certificateur ? Pourquoi pas quelque chose de plus léger comme une attestation sur l’honneur d’un Bureau d’Etudes ou du maître d’ouvrage. J’ai envie de faire confiance aux usagers. S’il y a obligation de passer par la certification, nous allons uniquement nous retrouver avec des projets Premium. Le socle de marché ne bougera pas. Nous allons passer à côté d’une généralisation du BePOS sur le marché et donc du développement du BIPV. Et c’est bien cela qui est dommageable » déplore Germain Gouranton. Dont acte !
